Le Malletage, L’Allégorie de Louis Vuitton

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C’est à ses 14 ans que Louis Vuitton noue avec Paris et sa destinée lorsqu’il est engagé comme apprenti layetier-emballeur. Le jeune homme se trouve alors dans l’épicentre d’un Paris emprunt aux transformations, aux changements et au progrès technique : la révolution industrielle se dessine en ce milieu du XIXe siècle. En 1837, la première ligne de chemin de fer Française est inaugurée. Dès lors, Louis Vuitton comprend que son talent peut s’aligner à l’ère du voyage qui se profile à l’horizon – en 1854, au numéro 4 de la rue des Capucines, il fonde son entreprise de bagages. Il repère très vite ce qui doit être changé dans la façon de transporter les biens, souvent les plus précieux. D’abord, ces malles standardisées et bombées ; puis, cette matière…  Une matière qui en plus de manquer de pratique, manque cruellement d’esthétique – à son sens, c’est là le point d’ancrage de sa révolution. Jusqu’ici, les malles étaient composées à partir d’une grossière peau de truie adjointe à des soies extérieures pour empêcher la pluie d’en pénétrer les pores. Mais il arrive souvent que l’odeur nauséabonde du cuir imprègne les pièces emballées. En 1856, il lance un nouveau procédé : il pense à utiliser une toile en la collant sur le bois et expérimente une nouvelle approche du malletage. Louis Vuitton réalise là une malle en peuplier cerclée de bois et de fer noir, au couvercle plat. Mieux, l’artiste pense à habiller la toile d’une couleur qu’il veut ravissante : ce sera gris clair, le fameux gris dit ‘Trianon’. « Principe qui devait, quelque cinquante ans plus tard, trouver un très légitime succès dans la construction des aéroplanes » analyse son fils Gaston.

            Cette malle est révolutionnaire à bien des égards – il est question ici d’une maîtrise et d’un savoir-faire acquis avec le temps et l’observation. Ainsi, les malles Louis Vuitton ont cela de majestueux qu’elles se plient au moindre désir d’inventivité des clients, ou des directeurs artistiques de la griffe. Le malletage Vuitton se pense ainsi : un volume très grand ; un poids quasi-inexistant qui permet la fixation des charnières et de la mythique serrure incrochetable. Il y a ensuite le fameux habillage – une toile fixé au fût par une colle à base de farine de seigle : il assure une adhésion à toute épreuve… Louis aime ainsi à préciser à ses clients curieux d’en comprendre les avantages, que le cerclage en métal et le ceinturage en bois protègent le tissu pour des années. Le succès est immédiat. Louis Vuitton déplace ses ateliers à Asnières, où, après avoir jeté les prémices du bagage moderne, il va s’employer à le transformer en produit de luxe.

            Aussi, le mythique motif Monogram inventé en 1888 par son fils Georges s’accompagne d’une nouvelle invention dans l’histoire du malletage : une nouvelle toile, plus moderne encore… La toile enduite, imaginée en 1896, qui met fin à l’époque des motifs Damier, déjà très copiés, et éclipse la toile rayée ! La toile enduite, souple et légère, se pense dans un effet grainé résistant à l’eau et aux éraflures. La qualité est irréprochable et le malletage devient iconique – un statut confirmé par nombres d’anecdotes aussi rocambolesques que probablement vraies… A l’instar d’Ernest Hemingway qui oublia des années durant une de ses caisses au Ritz. Conservée dans les sous-sols du palace, elle lui ait rappelé des années plus tard : à l’intérieur, le manuscrit de Paris est une fête… Pour célébrer le centenaire du malletage en 1996, Louis Vuitton décide justement de marquer les esprits en laissant sept stylistes créer librement des objets autour du malletage le plus emblématique de la griffe, la toile Monogramme. Récemment, c’est Nicolas Ghesquière qui reprend le flambeau et innove en inaugurant une nouvelle création Vuitton : une petite-malle aux allures de minaudière, riche de héritage Louis Vuitton… Là aussi, une doublure en cuir d’agneau, des ornements imitation or, une serrure magnétique et une signature rendant hommage à l’intérêt même de Louis Vuitton – le voyage et l’exploration, comme la griffe du voyageur Albert Kahn. « Nous sommes dans le mouvement. Rien ne sort des mains d’un compagnon qui ne puisse être aisément transporté » rappelle tendrement Patrick Louis Vuitton, représentant de la cinquième génération.

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