‘Les magasins deviendront des musées’ – cette prédiction, on la doit au Nosferatus de l’art et de la pop culture, Andy Warhol. Et quand on voit la merveille qu’est le magasin Louis Vuitton des Champs-Elysées, on se dit qu’il était loin d’avoir tort. Londres, New York, Jakarta, Hong Kong et bien d’autres, si le malletier est éminemment présent aux quatre coins du monde avec ses 346 magasins, c’est à Paris, fief de la griffe, que le monde peut justement s’émerveiller de ses multiples talents. Louis Vuitton est une maison particulière, centenaire et toujours là où on ne l’attend pas. Forte d’une créativité sans interdit, transdisciplinaire, Louis Vuitton a pris ses quartiers au 101 de l’Avenue des Champs-Elysées – depuis 2005 et une rénovation gargantuesque. Le résultat est tout aussi impressionnant : une sorte de cathédrale Vuittonesque ainsi étendue sur 1800 m2. Eric Carlson et Peter Morino ont bâtit un espace de 4 niveaux sur un unique étage, tout fait de pentes douces et de jeu de miroir si aiguisés qu’ils font littéralement tourner la tête du client. Tous les weekend, c’est une longue file d’attente mêlant curieux et clientèles venues du monde entier qui se forme devant les portes de la boutique – ironie de l’histoire, celle-ci se plante en face de l’emplacement du magasin fondé en 1914 au numéro 70 de l’Avenue des Champs-Elysées.
Mais le flagship du 101 n’a rien de la boutique d’antan. De la maroquinerie à la joaillerie, en passant par le prêt-à-porter, les petits précis de papeterie façon Vuitton, la librairie, l’espace est conçu autour d’une architecture d’avant-garde offrant une gamme de produits quasi-illimitée. Il faut dire que les liens qu’entretient Louis Vuitton avec le monde de l’art n’ont jamais semblé si fort qu’aujourd’hui. L’art est totalement ancré dans l’architecture de ce shop mirobolant : Olafur Eliasson et son ascenseur ‘Perte des Sens’, James Turell et ses sculptures lumineuses modulaires, Tim White-Sobieski et son spectaculaire ‘escalier mobile’ de 20 mètres équipés de vastes panneaux de fibres optiques… Tout semble en si parfaite harmonie avec l’univers Vuitton, que le Monogram, tantôt logo, tantôt toile, se voit donner une place d’honneur. La malle devient ici une toile architecturale qui change au gré des envies du moment.
Au 101, avenue des Champs-Élysées, on s’assoit au comptoir du Bag’s Bar, on se perche aux étages pour voir des expositions dans l’espace d’expression culturelle… « Cette maison des Champs-Élysées est un phare d’attraction » observait l’ex-président Yves Carcelle. « Louis Vuitton s’est toujours situé au sommet de la création. Si, plus d’un siècle plus tard, la Maison reste à la tête de la mode, c’est grâce à la mise en valeur de notre héritage tout en continuant à anticiper les tendances à venir » souligne ainsi Michael Burke, actuel président-directeur général de Louis Vuitton. Et il est vrai qu’il n’existe magasin pareil à celui-ci ; un flagship débordant de créativité, offrant bien plus qu’un endroit où acquérir les dernières pièces de Nicolas Ghesquière, puisqu’il délivre une expérience hors du commun.
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