Un bel ouvrage rétrospectif de soixante années de création, par la première maison de couture haut de gamme à vendre exclusivement du prêt-à-porter. Un livre comme un conte qui capture ce que les filles ont toujours voulu porter : « On aurait plutôt tendance à associer la maison à une hippie girl un peu rêveuse mais en réalité, au cœur de Chloé, il y a toujours eu une attitude affranchie qui défie le statu quo de la mode ». Clare Waight Keller résume bien l’ascension de la maison de couture Chloé. Des pièces à la croisée d’un savoir-faire couture qui, magnifié de la fraîcheur d’un savoir-être, fonde la formule même du must-have. Des couleurs flatteuses, des coupes vaporeuses et sensuelles ; une belle féminité qui se taille dans des matières nobles. Il y a 60 ans, quand Gaby Aghion crée Chloé, c’est pour rendre accessible, à un large public, l’artisanat de la haute couture. En se concentrant sur le beau et le praticable ; en saisissant chaque saison le fil de l’esprit du temps, la maison Chloé forge une attitude, un esprit optimiste et identitaire pour jeunes femmes chics. Chloé Attitudes plonge réellement dans les archives de la maison pour tenter d’en sortir l’essence commune qui, de Karl Lagarfeld à Stella McCartney, en passant par Phoebe Philo, se retrouve dans chacun des vêtements.
Des débuts de la maison sous la vision novatrice de sa fondatrice Gaby Aghion, à la directrice de création actuelle de Clare Waight Keller, c’est un voyage qui transporte les sens et l’appétence du beau. Des must-have aux pièces plus secrètes, le livre est l’occasion de (re)découvrir ses collaborations avec les photographies de Jeanloup Sieff, Helmut Newton, Guy Bourdin, Deborah Turbeville et Patrick Demarchelier. Toujours à la recherche de nouveaux talents, Chloé est un vivier où des créativités semblables et diamétralement opposées ont pu composer autour d’une même idée : dessiner les silhouettes affranchies de la haute couture et de son mode de vie feutré. Une exploration donc, au sein des carrières chez Chloé : avec Martine Sitbon en 1988, la fraîcheur d’une Stella McCartney alors âgée de 26 ans, et Phoebe Philo à l’origine de la réinvention de la griffe entre 2001 et 2006… On l’oublie souvent, Kaiser Karl débute avec l’entreprise en 1966, à 28 ans. En 1983, il signe par là même une robe violon : un pur acte de création de mode.
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