Le Kimono par Gustavo Lins

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Gustavo Lins est passionné par la recherche complexe afin de créer le basique dans sa perfection, en quête de la simplicité et de la beauté dans la technicité dissimulée. Les tissus nobles se fondent entre eux et les matières originales fusionnent, offrant un vêtement évident et complexe, singulièrement féminin. « Quand je prends mon crayon et que survient une interrogation, c’est encore et toujours le kimono qui m’aide à trouver la solution esthétique. A travers sa simplicité et sa rupture des codes bourgeois, (…) il traduit et impose une connotation contemporaine” confirme-t-il. Il décrit son procédé de création comme un travail autour d’un fil conducteur « J’ai toujours pleins de références et le kimono m’aide à canaliser mon dessin, mon attention et surtout les proportions ».

La forme intemporelle du kimono a toujours fasciné et ce, dès 1900, où ondoiement et exotisme définissent alors la nouvelle vogue : Paul Poiret affiche couleurs, imprimés et coupes japonisantes; Madeleine Vionnet bâtit des drapés savants et somptueux, hymnes au mouvement. Le kimono, robe japonaise vague à manches amples et large ceinture-écharpe, devient une pièce phare de cette époque. Un héritage florissant que Gustavo Lins sait ingénieusement réinvestir depuis 2003 dans ses ateliers : il décline et déconstruit le kimono en de nombreuses et multiples pièces uniques, construites directement sur les mannequins, en trois dimensions. Traduisant une grande maîtrise technique, ses créations reflètent une expérimentation inédite du volume : le corps est le seul et unique principe constructif, les tissus et drapés opérant une symbiose parfaite avec ses courbes et ses lignes. Gustavo Lins admet ne choisir que des matières nobles pour ses créations, en toute conscience de l’environnement il confirme ne pas vouloir travailler le polyamide ou les polymères.

Pour sa dernière collection nommée 020, l’artiste couturier nous invite dans un univers où l’intime est roi et la fluidité structurée. Le kimono du soir affiche les torsions inspirées de celles du corps humain. L’épaule toute en rondeur est subtilement dénudée, clin d’œil à la croyance japonaise selon laquelle le cou est la partie la plus sensuelle du corps féminin. Une simplicité authentique qui dissimule une complexité à peine avouée. La soie liquide devient sculpturale, sublimant le corps de la femme, tout en son et lumière, entre frottement des étoffes et éclat des soies.

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