Les foires d’art, comme la plupart des évènements rassemblant un large public, ont été gravement touchées par la crise sanitaire du Covid-19. Elles doivent à présent se réinventer pour trouver un moyen de d’exister malgré tout.
Depuis janvier dernier, date de la propagation inquiétante du coronavirus à travers le monde, la plupart des foires, si ce n’est toutes, a été reportée ou annulée. Par voie de conséquence, les organisateurs ont rapidement dû réagir en misant principalement sur le digital. La transformation numérique du commerce de l’art était déjà bien engagée avant même que Covid-19 ne frappe : celui-ci n’a fait que la précipiter.
Aujourd’hui où les gestes barrières sont la nouvelle norme et que la distanciation sociale bouleverse notre rapport aux autres, les professionnels de l’art tentent de tirer profit des outils en ligne pour palier à l’impossibilité de se rassembler dans de grandes manifestations artistiques. Mais que présagent les foires virtuelles pour le monde de l’art post-Covid-19 ?
Les foires d’art ont une importance et une valeur essentielle pour le monde de l’art. Comme le souligne Pauline Loeb, fondatrice d’artfairmag.com, plateforme web entièrement dédiée aux foires d’art : “Les foires ont connu une ascension vertigineuse depuis ces deux dernières décennies. Elles n’étaient que 55 en 2001, puis 205 en 2008. Le site spécialisé dans les foires d’art artfairmag.com en recense aujourd’hui 310 !”
Le marché de l’art ne peut plus s’en passer. Mais le contexte actuel empêchant leur bon déroulement, les organisateurs sont dans l’obligation de se tourner vers le numérique. C’est un défi réel car en plus d’avoir besoin d’être commercialement viables, ces foires virtuelles doivent créer une expérience engageante et socialement stimulante. C’est Art Basel Hong Kong qui lança en premier son Online Viewing Room avec un succès mitigé, tant pour les ventes que pour l’expérience utilisateurs. La version virtuelle de la Frieze New York en mai dernier a néanmoins suscité un vif intérêt de la part des collectionneurs. La mise en place d’un tchat et la présence de vidéos a su créer un sentiment de communauté. Cette dernière a enregistré des ventes importantes pour les méga galeries (atteignant 6 et 7 chiffres) mais des recettes décevantes pour celles de moyenne et petite envergure.
Ne nous leurrons pas. Les foires en ligne ne peuvent constituer une solution de remplacement pérenne aux salons physiques. Ce n’est pas la même chose d’être isolé derrière son écran que d’être en réel devant une oeuvre d’art. En cela, oui, les foires virtuelles sont décevantes. Mais elles peuvent cependant être considérées comme une manière alternative et complémentaire de vivre les foires physiques, quand celles-ci réémergeront. Et ça ne manquera pas d’arriver dans les mois à venir.