À l’opposé des sacs à main chez Balenciaga, Alexander Wang propose un néoclassique un peu éloigné des codes de la griffe. Aux côtés des cuirs mous et des clous du Motorcycle, le Dix se veut d’une forme plus structurée et rigide ; un brin minimaliste pour l’allure. Néanmoins, la première ligne du chouchou new-yorkais, tout en incarnant la continuité de Nicolas Ghesquière, accueille là un sac qui traduit l’héritage de Cristobal Balenciaga, en accord avec le reste. Aussi, le Dix a-t-il une anse en arc complet qui fait là écho au vocabulaire traditionnel du 10 Avenue Georges V ; vert forêt, gris perle ou noir, sac et pochette, le Dix se pare d’une empreinte chic épurée. Toutefois, ce n’est pas directement au corps du sac qu’est liée l’anse. Le faiseur qu’est Alexander Wang pose sa patte dans ces deux attaches en métal doré placé de chaque côté. Immédiatement, le sac prend une allure wangienne, cette ligne architecturale qui le conceptualise presque sourdement.
Mais, pourquoi “le Dix“? Ce nom évoque déjà le parfum de la marque, tout en étant rattaché au Mortorcycle. En baptisant ainsi son oeuvre, Alexander Wang fait entrer son premier sac pour Balenciaga dans une collection où les pièces ne sont liées qu’à travers ce Dix ; ce 10 qui, en français, fait référence à l’adresse originelle de la boutique à Paris. Dans cette première collection, l’enfant du multiculturalisme qu’est Alexander a, paraît-il, trouvé un écho à ses créations personnelles, qu’il poursuit avec sa griffe indépendante éponyme. À ses yeux, la femme Balenciaga n’est pas fatalement une de ces élégantes parisiennes. L’initiateur de l’allure estampillée Model Off Duty, qui a grandi en Californie avec des parents d’origine taïwanaise, veut plutôt en faire un “état d’esprit global” ; une d’attitude, sorte de sensibilité jamais définie par le passé. Voilà pourquoi cette griffe, créée par un Espagnol à et pour Paris, promet de transcender ses créations d’une patte qui ne peut que constituer un souffle d’inventivité !
Laissez une réponse