Fondée en 1854, la maison Louis Vuitton est littéralement née par et pour le voyage. Dans un monde où les progrès techniques permettent enfin de relier les quatre coins de planète, un certain Georges Vuitton voit l’intérêt grandissant de ces contemporains pour les nouveaux moyens de transport. Ni une ni deux, le voici qui s’intéresse de près à la vie nomade et, fait de sa spécialité les caissons de transport. C’est par exemple le Steamer-Bag, ce sac de bord imaginé par la maison pour se plier et se déplier sur un paquebot, une voiture ou un chemin de fer. Il est vrai que les pièces du malletier Louis Vuitton facilitent avec un chic démesuré le concept de bagage. Tout le monde connait ainsi la malle Vuitton – mais combien savent que celle-ci tient toute sa renommée en ce qu’elle fut la première à s’adapter à ce moyen de transport révolutionnaire qu’était alors la voiture ? Mieux, l’entreprise Vuitton est si attachée à révolutionner elle-même la bagagerie qu’elle tient à innover dans tous les domaines : les objets Vuitton ont une optimisation particulière, mais surtout une matière particulière. Le cuir épi est ainsi né en 1920 lorsque Georges Vuitton et son fils Gaston-Louis ont l’idée de retranscrire sur une matière plus que résistante l’ondoyance des champs de blé sous le soleil. Sophistiqué, robuste, inrayable, le cuir épi se définit alors comme un cuir gravé imprimé par deux bains procédant ainsi à une différence de tons entre la couche profonde et celle de surface.
C’est en 1926 que le cuir épi est utilisé pour la première fois. Aimant à réaliser des commandes spéciales, tout en prônant le goût du sur-mesure, Louis Vuitton a ici composé une pièce depuis devenue mythique. La tea-case du Maharaja est en effet le tout premier object confectionné à partir du cuir épi – dès lors ce cuir n’a cessé d’être utilisé pour sa beauté, et sa capacité à épouser les couleurs les plus ardentes. La réputation de la maison est faite et, Louis Vuitton est mondialement reconnu pour être le malletier le plus doué et le plus innovant. Aujourd’hui encore, la philosophie de la confection Vuitton est la même : « La concentration n’a pour complice que la précision du geste : découper finement les arrêts, brunir une tranche, comme piquer au fil enduit de cire d’abeille pour que celui-ci se rétracte peu. Combat de quelques millimètres parfois qui peuvent tout remettre en question. A l’ombre des machines à coudre ; les doigts se préparent, parlent, marquent leur avancée, avec une alène faite pour percer les points en biais… De fil en aiguille, la mémoire se transmet, à la lumière de l’expérience et des secrets. » En 1930, le grand chef d’orchestre Américain Leopold Stokowski commande ainsi un secrétaire-bureau fait en cuir épi.
Depuis, le cuir épi a signé nombre de sacs iconiques – en 1985, il devient l’épithète de sa propre ligne. La ligne Epi se veut l’expression d’un design vigoureux et rassurant. Et, à partir de ce cuir grenu et résistant, le succès ne pouvait être que durable. Lorsque Nicolas Ghesquière prend la direction artistique de la maison en 2014, c’est donc pour offrir une toute autre vision du cuir épi. Sa collection inaugurale fait la part belle à la matière quand, toute l’attention est retenue par cette Nano Malle . Quand les manteaux se font aussi robustes et nobles que la peau tannée des bagages mythiques, c’est la malle Vuitton, emblème visionnaire, qui se pense dans une version inédite entre minaudière et petit coffre à trésor. Sublime alliance d’un savoir-faire ancestral et de l’audace Ghesquière, la Nano Malle en cuir épi se veut la réponse aux nouveaux besoins de nomadisme tout en légèreté. Et, depuis sa création, l’icône est évidemment de tous les plus beaux looks et tapis rouge !
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