La silhouette imaginée par le directeur artistique Kris Van Assche joue des contrastes : veste ajustée et coupe trois-quart – en bas, des pantalons très streetwear. Pièces larges ou pantalon cargo, l’homme Dior semble fin prêt à s’aventurer dans l’intellect mois normé de l’underground, et notamment celui des ravers. En réalité, Kris Van Assche a été inspiré par les Candy Boys, une subculture peu connue adepte de l’hédonisme, ulcérée à l’idée d’entrer dans le rang, ou de quitter l’enfance. Et justement, lorsque le designer s’exprime à propos de cette collection, ce n’est sans une certaine émotion qu’il raconte : « Le passage à l’âge adulte, je l’ai toujours trouvé très touchant, ce moment où les garçons deviennent des hommes mais s’accrochent quand même à certains rêves pour ne pas complètement se fondre dans un carcan. » Et puisque l’homme Dior est avant tout un explorateur, libre de ses faits et gestes, c’est dans un esprit d’aventurier qu’il s’en va explorer les raves.

Développant une palette de noir, rouge, blanc, avant de plonger dans une atmosphère de rave party des années 1990, Kris Van Assche s’amuse à faire émerger sur des pièces au tailoring parfait des couleurs acidulées. « Plutôt que d’accepter cette idée que le tailleur est sur le déclin, que les gens ont envie de porter des sweat-shirts et des jeans, je revendique un nouveau tailleur, qui peut parler aux jeunes. » Et en effet, le look 41 incarne à la perfection la volonté de l’artiste. « C’est une collection qui revendique un savoir-faire tailleur (…) la mode masculine est dans un terrain un peu glissant: il y a des grandes maisons qui ne défilent plus, des maisons qui mélangent l’homme et la femme, ça part un peu dans tous les sens. »

Il bouscule alors les codes du tailoring, associant une couleur acidulée à la coupe rigoureuse d’un complet. Version rave du début des années 90, entre jeu de couleurs – le orange de la doublure des bombers typiques de cette époque devient face – et les slogans rappelant les revendications de cette jeunesse livrée à elle-même. Une recherche transgénérationnelle donc, qui s’achève sur une pièce à la désirabilité exponentielle.

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