Si la maison Chanel est depuis toujours connue pour être le mécène de plus d’une oeuvres d’avant-garde, là voici qui renouvelle ses voeux envers le Septième Art. Contribuant cette fois à la restauration d’un chef d’oeuvre du cinéma Français, Chanel concourt à la conservation d’un pan de l’histoire artistique. Réalisée en 1961, le film ‘L’Année Dernière à Marienbad’ conte un huis clos onirique où se confondent illusion et réalité. Dans un palais baroque Allemand entouré de jardins à la Française, l’actrice principale, Delphine Seyrig brille par son aura de femme atemporelle et distante, conventionnelle et flamboyante. Glissée dans des robes à la simplicité renversante — ces mêmes robes signées Chanel.
Dans le rôle de A, la femme à la chevelure courte et brune, Delphine Seyrig adopte les pièces phares de la maison Chanel. En vedette, la petite robe noire en mousseline. ‘La Ford Chanel’ devient ici « la robe à la Marienbad“ — dentelles foncées et perles claires, l’équation Chanel, déjà mythique, démontre ici toute sa force narrative. La robe créait tout de l’aspect mythique et distant du personnage de Delphine Seyrig… Forte d’une souplesse, mouvante, épitomé de l’économie d’effets de la rue Cambon, la pièce rend à l’actrice cet air silencieux, dévoué, toute à la fois doux et amer. Une robe éthérée entrée dans la légende — Brigitte Bardot, ayant vue Delphine Seyrig dans ‘L’Année Dernière à Marienbad’, s’habillera désormais selon les codes Chanel.
Aujourd’hui, la maison Chanel qui survit au mythe concourt à remettre au goût du jour l’un des films les plus influents de l’histoire. Agnès Varda, Jacques Rivette, Ingmar Bergman et Federico Fellini, ou plus récemment Inception de Christopher Nolan… Nombre de réalisateurs lui empruntent concepts narratives et style visuel. En collaboration avec Studio Canal, Chanel lui redonne ainsi toute sa gloire d’origine à l’aide de la numérisation et la restauration en 4k, menées à partir des négatifs originaux. Et tout y est: la beauté du contraste, la puissance des images d’origine du film… Des costumes quintessence du chic; la photographie et l’éclairage délicats et élégants développés par Sacha Vierny et Alain Resnais à l’aide d’un objectif Dyaliscope — tout ici témoigne du chef-d’oeuvre. Le film original a reçu un Lion d’Or il y a près de 60 ans. Le 5 septembre prochain, la version restaurée sera diffusée à la Mostra de Venise, avant sa projection en salle partir du 19 septembre 2018.
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