“Ah! Paris… ” Il suffit d’entendre le mot de Paris prononcé pour être immédiatement emporté dans un Tourbillon romantique tout fait d’élégance, de senteurs et de beauté… Là, dans la ville lumière, trône la Tour Eiffel. Imaginée à l’occasion de l’Exposition Universelle de 1889, elle-même organisée pour le centenaire de la Révolution française, la Tour Eiffel se veut alors le clou du spectacle. Il fallut deux ans, deux mois et cinq jours à Gustave Eiffel et son équipe pour planter au bout du Champs de Mars le symbole du progrès à la Française – un symbole imaginé au départ pour durer une trentaine d’années seulement. Mais voilà, l’ingénieur Eiffel avait déjà fait subir à la Tour une batterie d’expériences. En plein “printemps technologique“, Gustave Eiffel vient en fait de mettre au monde l’outil indispensable à la France – observation de la météorologie, c’est notamment là que l’on installe plus tard une antenne géante inaugurant les débuts de la radio, qui servira aussi à la libération de Paris.
Ciselée en forme de « A » pour incarner l’immensité babylonienne de Paris, la Tour Eiffel est pourtant si décriée à ses débuts. Comme beaucoup d’artistes, Guy de Maupassant s’oppose férocement à sa construction. Mais, après son ouverture, on raconte qu’il déjeunait souvent dans l’un des restaurants du premier étage. Et un jour qu’un journaliste l’interrogeait sur ce revirement, l’écrivain eut cette formule légendaire : « c’est le seul endroit de la ville où je ne la vois pas. » Dès les années 1920, la Tour est l’allégorie même de la modernité et de l’avant-garde. Petit à petit, son image est associée à Paris jusqu’à devenir un totem national. Bientôt aussi, les poètes, peintres, chanteurs, cinéastes et photographes, couturiers et créateurs voient en elle la muse tant espérée… Le chic parisien vient de trouver son emblème éternel.
Et justement, Paris bouillonne – les artistes font alors de la Tour Eiffel un objet élégant, décalé et ludique à même de se métamorphoser. Par là même, ils introduisent l’idée de la Parisienne – dans ce XIXe siècle finissant, des peintres, des poètes et des écrivains forgent l’image d’une femme incroyablement libre. Libre de penser et d’agir. Elle n’est peut-être pas née à Paris mais Paris l’a définitivement adoptée parce qu’elle sait aimer et vivre ! La ville devient à jamais dédiée à l’élégance, au savoir-faire et vivre le tout incarner par ce symbole de la Belle-Epoque, cette Tour Eiffel triomphante et si belle dans ce fer qui aurait pu incarner toute la laideur du Progrès. De la maison Louis Vuitton en passant par Chanel, Hermès et Dior, Jean Paul Gauthier ou Yves Saint Laurent – les grandes maisons de mode ont su s’en inspirer pour créer une esthétique à part entière. Sur les atours, les chaussures ou plus largement dans les campagnes publicitaires, la Dame de fer transpose à elle seule toute l’émotion de Paris, tandis que la Parisienne devient, elle, l’incarnation absolue de la féminité.
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