Marilyn Monroe est entrée de mille et une façons dans la légende – mais en 1955, c’est une scène extraite du film ‘Sept ans de réflexion’ qui l’a faite entrer dans l’éternel. L’une des scènes les plus connues de l’univers a fait de Marilyn l’épitomé du cinéma mondial, et celle d’un glamour international ! Pourtant, lorsque le réalisateur Willy Winder se décide à tourner cette scène, il est loin, très loin de se douter qu’elle figurera au panthéon des scènes cultes. Il faut dire que le tournage en soi pose rapidement problème. Le 15 Septembre 1954, peu après minuit, l’équipe du film se rend au cœur de Manhattan pour tourner une scène somme toute banale dans le script. L’actrice, positionnée sur une bouche d’aération du métro 1, jouant l’ingénue ; lorsque le souffle du métro soulèvera sa robe, une réplique : « Vous sentez la fraîcheur du métro. N’est-ce pas délicieux ? » Mais, c’était sans compter sur l’aura démentielle de Marilyn Monroe.
La circulation du métro a été interrompue. Sous les grilles, un machiniste actionne un ventilateur. Au coin de l’avenue Lexington et de la 52e rue à New York, journalistes, badauds et photographes se pressent pour voir la star. Entre 2 000 et 5 000 personnes sont réunies. On frôle l’émeute – 14 fois de suite, cette scène où la robe s’envole au rythme du métro est rejouée. Autour de l’équipe de tournage, le bruit est de plus en plus oppressant – les flash d’appareils photos crépitent ; les hommes sifflent, hurlent à l’attention de Marilyn chaque fois que ses jambes se découvrent… Il est impossible d’obtenir un son convenable. Si la scène sera tournée des semaines plus tard dans un studio d’Hollywood, la légende, elle, est en route. Partout, la presse relate les photos prises ce soir là. Marilyn, virginale et éminemment sensuelle, glissée dans une robe de cocktail blanche, légèrement ivoire.
L’oeuvre du costumier William Travilla est taillée pour l’actrice – surnommée la Subway Dress, son plissé envoûtant souligne avec une grâce infinie les lignes d’un corps devenu sex-symbol. Battue au vent, la pièce glisse et enrobe d’une élégance folle une Marilyn au sommet de sa beauté. Mais, n’en déplaise à la légende, Marilyn a pris soin de demander à sa costumière deux larges culottes de coton blanc. L’actrice ne pouvait supporter l’idée qu’on puisse apercevoir quoi que ce soit d’indécent… Aujourd’hui encore, l’image de cette robe hante l’esprit des spectateurs – ancrée qu’elle est dans l’imaginaire populaire comme l’essence même du chic ! La robe, elle, s’est envolée en 2011, lors d’une vente aux enchères, à 4,6 millions de dollars.
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