« Depuis longtemps, on me dit que mes créations donnent du pouvoir aux femmes. J’ai eu envie de creuser ce sillon et de travailler sur toutes mes obsessions, avec ce seul critère de sélection à l’esprit : faire en sorte que la moindre pièce de cette collection soit puissante. Mon interrogation : qu’est-ce qu’un vêtement qui confère du pouvoir ? » Et l’on connait les obsessions chères à Nicolas Ghesquière — nourri d’esthétique science-fi, de narration 80’s et d’un amour pour la coupe impeccable, le directeur artistique a une nouvelle fois époustouflé l’audience avec une collection audacieuse et franchement parfaite !
Les 48 silhouettes qui défilaient ainsi au coeur de la cour Carré du Louvre distillait l’idée d’une femme pareille à une exploratrice intergalactique. Sur ses épaules, un chemisier à la fluidité canonique retenu par un gilet coupé dans un cuir non moins impec lui servait plus de carapace que d’amure. Et c’est dans la construction de ces manches ballons XXL que vient se loger tout le génie de Ghesquière. Dans une savante construction, ces manches coulent comme un mille feuille de soie ; mieux ! Des arêtes tubulaires viennent accentuer l’effet science frictionnel de la silhouette n°5… Un air de combinaison spatiale léguant certainement à la femme Vuitton du Printemps/Eté 2019 une assurance franche et distincte.
« Le jeu sur les proportions impose une stature. Ces pièces donnent une carrure, permettent de s’affirmer différemment.[…] Les imprimés représentent soit des paysages artificiels dessinés spécialement, pour recréer un monde imaginaire ; ou à contrario des visuels très réels, notamment des photos de lacs de sels aux couleurs insensées prises par des drones vers Salt Lake City » précise encore Nicolas Ghesquière. Et il est vrai que glissée dans un cocon d’une telle originalité, la femme ne peut qu’assumer un aplomb aussi stylisé que raisonné !
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