La Gazing Ball imaginée par le plasticien Jeff Koons, c’est un peu une boule à remonter le temps. Une boule au design très léché qui, elle-même, révèle de l’arrivée du design dans le quotidien des familles des grandes banlieues Américaines, ce dans les années 60. D’ailleurs, c’est là-même que Jeff Koons la découvre pour la première fois – de son enfance passée dans la province de Pennsylvanie, l’artiste a en effet retenu toute l’esthétique du kitsch. La boule bleue est ainsi un emprunt à la décoration extérieure de l’état natal de l’artiste ; on trouvait alors ces objets dans les jardins privés. En 2012, Koons en fait alors un globe réfléchissant en verre soufflé d’un bleu si profond qu’il porte à la réflexion.
Ici délicatement posé sur des points stratégiques pour l’oeil, sur le corps de statues antiques reproduites à l’identique, ou au cœur de tableaux non moins iconiques, la Gazing Ball porte à penser tout l’héritage des hauts faits de l’humanité. La toute première exposition majeure Gazing Ball à la galerie David Zwirner à New York a d’ailleurs mis sans dessus dessous le milieu artistique. En collaborant notamment avec les ateliers de moulage du Louvre et du Staatliche Museen de Berlin, Koons s’est en effet entouré d’experts du moulage et du travail de la pierre capable de copier ces grands chefs d’œuvre. Et c’est justement cette boule de verre qui confère toute la dimension artistique à ces copies : sur l’épaule de l’Hercule, sur le Silène portant Dionysos enfant, ou encore sur le genou du Faune Barberini, les Gazing Balls reflètent leur environnement et, c’est l’œil du visiteur qui participe faire l’œuvre d’art !
Koons raconte : « Je m’intéresse depuis longtemps à “la part du spectateur”, un concept que l’on doit à l’historien de l’art autrichien Aloïs Riegl. Grossièrement, cela veut dire que quand un artiste peint un tableau ou produit une sculpture, son œuvre n’est pas terminée avant qu’un spectateur, un public, n’y réagisse. » A propos des pièces de l’exposition, il ajoute : « Quand on regarde les sculptures, on se voit à l’intérieur des globes réfléchissants. Cela arrive que les artistes intègrent des miroirs dans leurs œuvres, mais ils ne pensent pas l’ensemble pour que le public se retrouve reflété sur le bras ou la poitrine d’une statue. » Et c’est justement là que commencent à tomber les pré-conceptions du champ artistique, tant Jeff Koons fait activement participer le public dans sa fonction première : celle de désigner ce qu’est l’art en acceptant de le voir tel quel…
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