La Série des Rolls de Bernard Buffet

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L’art de Bernard Buffet est absolument hors du temps. Loin des avant-gardes abstractionnistes de l’époque, et complètement déconnectée des œuvres contemporaines trop soucieuses de se conformer et si pressées d’être aimé, le travail de Buffet a tout de l’audace des grandes productions artistiques. Né en 1928 à Paris, dès 1945, Bernard Buffet délaisse les rangs de l’école pour les couloirs des musées : à 20ans, la reconnaissance déjà le trouve. Les premières peintures qu’il réalise abordent les rues de Paris comme personne : trait aiguisé donc pointu, atmosphère lugubre mais vive, le style Buffet dépasse les cases de la peinture figurative. Entre filiation expressionniste et préfiguration de la pop culture, sa peinture se fait ardente !

A une époque où le monde de l’art ne jure plus que par l’abstraction, l’œuvre de Buffet fait figure de colosse – mais un colosse au pied d’argile. Peintre très populaire, son style laisse les critiques pantois ; “horriblement beau“ ou “magnifiquement moche“, qu’importe puisqu’aux côtés de son compagnon Pierre Bergé, l’artiste devient la première pop star du monde de l’art. A partir des années 1950, ils ont eu tout d’abord un vélo, puis un vélomoteur, une 2CV, une Jaguar d’occasion, puis une Rolls, et enfin, ils ont eu un château. A peine trentenaire et au sommet de sa célébrité, l’artiste qui ne savait pas conduire, roulait en Rolls-Royce. Au volant, son chauffeur, Joseph. Homme d’argent, peut-être, mais Bernard Buffet est homme de goût avant tout : « l’argent m’intéresse dans le sens où il me donne ma tranquillité (…) il peut m’isoler des gens monstrueux qui nous entourent » explique-t-il.

Et son ennemi premier pourrait être l’art abstrait, fossoyeur de « l’intelligence immédiate d’une œuvre » selon ses propres mots. Alors, Bernard Buffet se met au vert à partir des années 70 dans ses différentes propriétés pour s’adonner sans ménagement à son art… Le “successeur de Picasso“ s’ouvre ainsi à divers univers : corridas, culture japonaise, scènes du quotidien, paysages urbains ou ruraux, mais aussi l’automobile. Bernard Buffet dédie ainsi certaines de ces œuvres aux Rolls Royce… Il en peindra plusieurs, toujours avec cette même patte étirée, angoissée mais sublimée. En 1956, Paris Match publie un article le montrant dans sa majestueuse propriété de Manimes, nichée dans la forêt de Montmorency, avec sa rutilante Rolls-Royce Phantom IV. Cette Rolls qui, finalement, finira par l’éclipser, tant le monde de l’art ne parviendra à capter la subtilité de cet apparat aristocratique.

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