À Paris la semaine passée, la maison Chloé introduisait la seconde collection de Natacha Ramsay-Levi – dans les locaux de la Maison de la radio, ce sont nombre d’éléments clés du vestiaire Chloé que l’on retrouvait dans le défilé. La fluidité, le mouvement, la crêpe de soie, la mousseline, la popeline, la dentelle, et la broderie anglaise… Les codes Chloé étaient tous représentés. Mais alors que soufflait sur la collection une sorte d’esprit romantique et victorien, Natacha Ramsay-Levi a tenu à se détacher de l’héritage boho-romance de sa prédécesseur. Ici, la fille Chloé et une parisienne et, en ce sens, elle ne craint ni l’expérimentation, ni une approche un brin plus fierce de la féminité.
Ainsi, la pièce-vedette de l’Automne/Hiver 2018/19, c’est cette robe ivoire à la broderie anglaise très iconique. Une robe savamment déconstruite… Partant de l’idée de la robe-chemise vue dans des films comme Le charme discret de la bourgeoisie de Luis Buñuel et Promenade avec l’amour et la mort de John Huston, Natacha Ramsay-Levi a préféré laisser tomber la taille et, çà et là, introduire des découpes et des encolures très Ghesquièriennes. Il faut dire que l’actuelle directrice artistique de Chloé a longtemps assisté Nicolas Ghesquière chez Balenciaga, puis chez Louis Vuitton.
Ainsi, ce goût pour les découpes érogènes et innovantes rencontre ici la silhouette ample et fluide de la femme Chloé. Une robe icône de l’Automne/Hiver 2018/19 qui sublime la fille et le corps à travers de riches associations de matières, de motifs et de passementeries… Ce goût pour la broderie anglaise, déjà développé par la fondatrice Gaby Aghion, sert ici une attitude fraîche et audacieuse, frondeuse et éminemment parisienne.
Laissez une réponse