Les défilés Balenciaga sont depuis toujours l’occasion de réinventions : déjà sous l’ère Nicolas Ghesquière, et à présent sous le joug de Demna Gvasalia, les pièces vedettes de la griffe se réinventent toujours avec un soupçon d’avant-gardisme. Pour la saison prochaine, à l’occasion du centième anniversaire de la maison, tout est parti d’un geste – un geste exhumé de photos d’archives. Le directeur artistique a en effet remarqué à quel point les femmes en Balenciaga aimaient à chalouper leur manteau ou leur veste sur une épaule. Alors il plaça les boutonnages haut sur l’épaule pour une gestuelle « très madame, très rétro » selon les mots de Gvasalia lui-même. Ainsi, le vêtement se construit autour de ce point de gravité pour donner naissance à un port du vêtement somme toute inédit, inspiré pour des horizons plus contemporains.
Trois décennies d’archives de Cristóbal Balenciaga furent ainsi explorées pour imaginer la collection Automne/Hiver 2017-2018. Et puisque Demna Gvasalia est avant tout là pour bousculer les codes, et innover le vêtement plutôt que la mode, il est presque rassurant de découvrir des jupes couture comme coupées dans des tapis de voiture. « Une fusion entre élégance et modernité » dit-il à l’issue de son défilé. Les volumes sont basculés, bousillés, vrillés, mais les archives guidant cette exploration, le designer a fini par adopter les pièces iconiques du vestiaire Balenciaga.
Petit à petit, l’alchimie entre ce designer sociologue et la maison de couture semble prendre forme de façon très intéressante. Pièce-vedette de ce défilé, la Robe Baby Doll en satin, fluide et maximale, se révèle des plus désirables ! Une attitude finalement en phase avec l’époque, qui prône une révolution quant au classicisme ambiant. Assurément, elle est ici l’icône de demain.
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