La Dentelle, l’Étoffe phare de Balenciaga

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L’usage de la dentelle dans l’oeuvre majestueuse de Cristóbal Balenciaga fut mise à l’honneur lors d’une rétrospective tenue en 2015 à la Cité de la Dentelle et de la Mode de Calais . Il faut dire que le ‘magicien de la dentelle’ que fut Balenciaga n’a cessé d’expérimenter la préciosité, la délicatesse et le charme de ces passements dans une mode référencée et ô combien visionnaire. Et comme nombre d’histoires de mode, celle-ci commence par la rencontre de deux cultures. Cristóbal Balenciaga fonde sa maison en 1918, à San Sebastian, au nord de l’Espagne. Mais en 1935, la guerre civile le force à quitter la péninsule – à Paris, voici qu’il inaugure deux ans plus tard, au 10 de l’Avenue Georges V, le siège et la première boutique Parisienne de Balenciaga. A cette époque, les femmes sont encore obligées de l’étiquette et des codes vestimentaires : le matin, une blouse et une jupe, l’après-midi c’est dans une tunique avec dentelle qu’elles sont priées de se présenter ; robe du soir et robe cocktails… du couvre-chef aux gants en passant par le boléro ou le chapeau – il faut attendre l’après Seconde Guerre mondiale pour les voir se libérer.

Et justement, Balenciaga va mener ces femmes dans cette quête de modernité, dans ce désir d’apparaître jeune. Son étoffe de prédilection ? La dentelle et ses multiples utilisations. De ses racines Espagnoles, Cristóbal Balenciaga référence tout particulièrement les toiles d’un grand maître dans son approche et sa compréhension de la matière : « De toutes les caractéristiques de la dentelle, c’est la transparence que le couturier magnifie avec le plus de bonheur en s’inspirant […] des portraits de Goya » peut-on lire dans l’ouvrage Balenciaga Magicien de la Dentelle. Il n’y a qu’à remarquer la ressemblance et l’inspiration des créations toute dentellière signées Balenciaga et les portraits de la reine Maria Luisa réalisés par Goya plus d’un siècle auparavant. De la dentelle, le couturier a ainsi exploré toutes les façons de l’employer, jusqu’en magnifier les caractéristiques mêmes… Jouant sur les motifs et les couleurs, la dentelle chez Balenciaga vient ainsi piquer des blouses, des robes de cocktail, des tuniques, des accessoires – témoignant de l’originalité stylistique du “couturier des couturiers“, comme aimait à le qualifier Christian Dior.

Dès 1957, la maison Balenciaga propose des pièces en dentelle à sa clientèle internationale – robes sac, et l’iconique robe baby doll, la pièce symbole d’innocence liée au besoin d’être jeune. Et c’est en 1958 que Balenciaga compose un cadeau pour Claudia Heard De Osborne : une robe baby doll toute faite de dentelle vert soleil. « C’était la finesse, le savoir-faire, et l’ennoblissement de la dentelle » souligne Shazia Boucher, directrice adjointe à la conservation à la Cité de la dentelle. En 2006, pour la saison Printemps/Eté, c’est au tour de Nicolas Ghesquière, directeur artistique de l’époque, d’explorer le terrain de jeu favori du fondateur. Fervent talent de la mode ayant largement contribué au retour de la maison sur le devant de la scène, il signe alors une collection replaçant admirablement la dentelle au cœur de la mode Balenciaga. Piquées de plumes ou de rubans, les robes de Ghesquière pour Balenciaga renouent avec la transparence – en soie et inséré d’ornement en cascade. Prenant le noir pour couleur de prédilection de cette collection Printemps/Eté 2006, Nicolas Ghesquière exprimait ainsi toute la magie de Balenciaga, version XXIe siècle.

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