Marie-Alexandrine Yvernault taille des bijoux comme des pièces uniques, débordant d’émotion et de beauté. Rencontre entre la pierre et la matière, ces bijoux sont d’une grande poésie. Icon-Icon a voulu rencontrer celle qui opère derrière cette maison offrant à porter de véritables bijoux d’artistes.
Marie-Alexandrine Yvernault, pouvez-vous revenir sur la genèse de votre marque ?
Passionné depuis mon enfance par les choses du passé et les objets qui ont une histoire, j’ai toujours été attiré par l’univers des objets antiques. Après l’École du Louvre et l’IESA (École Internationale des métiers de la culture et du marché de l’art), j’ai su que je voulais devenir antiquaire. J’ai suivi ma vocation en ouvrant un stand au Marché Serpette, aux Puces de Saint-Ouen, où je me suis spécialisée dans les objets et le mobilier du début 20ème siècle aux années 80. Abandonnant un temps les Puces pour ouvrir une galerie rue de Beaune, dans le Carré Rive Gauche dans le 7ème arrondissement de Paris, c’est avec une sélection de décoration d’intérieur pointue, mais aussi de bijoux, que j’ai continué ma quête du beau. Suite à une rencontre avec un artisan qui fabriquait des bijoux de très belle facture, j’ai eu envie de créer les miens. Fasciné par les pierres et leurs énergies, j’ai commencé à créer des bijoux par amour des minéraux et des pierres précieuses. Les pierres sont toutes uniques et elles me reconnectent à la terre comme à tout ce qui est authentique. Depuis longtemps, je chine cette matière première aussi brute que fascinante, à Drouot, chez les lapidaires parisiens ou dans les foires d’antiquaires un peu partout dans le monde. Après un an de réflexion et de recherche, ma première collection d’environ 50 pièces était prête et l’aventure commença.
Qu’entendez-vous par bijoux d’artiste ?
De Pablo Picasso à Alexander Calder en passant par César ou Niki de Saint Phalle, les bijoux d’artiste représentent une facette de leur travail. Ce sont pour la majorité de ces œuvres des pièces uniques, peu connues, parfois tombé dans l’oubli et donc rares. Je n’ai pas la prétention de faire des bijoux d’artiste, mais je m’inspire fortement du concept initial pour donner vie à des bijoux uniques qui apportent un supplément d’âme. Réalisés en bronze ou en argent dorés – comme la majorité des bijoux d’artiste de l’époque, les bijoux doivent surprendre, des bracelets-manifeste aux pierres surdimensionnées aux bagues mêlant pierres dites fines à des diamants ou des saphirs.
Vos bijoux subliment l’imperfection des lignes… Comment les composez-vous ?
Pensées comme des sculptures, mes créations sont de véritables petites œuvres d’art, réalisées par des artisans talentueux qui me font confiance et me suivent dans mes idées, ils sont tous installés à Paris. Le mélange interroge : le brut et le taillé, le précieux et l’accessible, le mat et l’étincelant, la force et la délicatesse. Réalisés en bronze ou en argent dorés, les bijoux doivent surprendre.
Y-a-t-il une époque qui vous inspire plus qu’une autre ?
Les grands noms des années 60 et 70 comme Jean Vendome, Lalaounis, Andew Grima ou Roland Schad car ils étaient capables de magnifier des matériaux naturels et insolites comme de rompre avec les tous les codes en vigueur à leur époque, je nourris aussi une vraie passion pour l’Antiquité en général.
Vos bijoux sont construits autour de pierres hypnotisantes… Croyez-vous que les pierres recèlent une énergie particulière ?
Qu’il s’agisse de dioptase, d’améthyste, de cristal de roche, de tanzanite, de lapis-lazuli, de citrine, de malachite ou d’agate – les pierres qui composent ma première collection, leurs vertus énergétiques sont indiscutables. Par exemple, la dioptase qui est une pierre très utilisée dans les années 70 et de plus en plus rare est reconnue pour limiter le stress et calmer la colère, elle cultiverait la compassion, la gentillesse et surtout le pardon.
Parlez-nous un peu des noms poétiques donnés à vos collections ? Adama… Bellatrix… Antares…
Pour la première collection, j’ai souhaité rendre hommage à la nature et à l’univers. Naturellement, donner des noms d’étoiles ou de constellations est apparue comme une évidence. Pour être honnête avec vous, j’ai parfois modifié certains noms en ajoutant une voyelle ou j’ai mixé certains noms qui étaient évocateurs de force et de couleurs.
Avez vous le souvenir d’un film, d’une œuvre iconique qui vous a marqué au point de vous inspirer vos collections ?
Les sculptures en pierre dure de Gustave Miklos notamment celle présente dans la collection D’Yves Saint Laurent.