Pionnier dans l’histoire du sérum avec la création de l’Émulsion d’Ambroisie – et ce depuis près de 200 ans, Guerlain n’a cessé d’innover pour offrir des produits toujours plus qualitatifs.
Avec l’Abeille comme emblème, la Maison poursuit ses recherches en ce sens : préserver l’environnement et celle qui permet à la vie de se faire – l’abeille – tout en faisant d’elle la base de ses produits, magnifiant la peau de ceux qui la revêtissent.
Riche de cette tradition d’innovation, Guerlain lançait en 2018 le Sérum Double R Renew & Repair, une prouesse technique anti-âge réunissant pour la première fois une double action peeling et lifting dans un même flacon.
Aujourd’hui, Guerlain sublime ce véritable bijou de technologie à travers une nouvelle formule composée à 96% d’ingrédients d’origine naturelle. En véritable écrin, le sérum se présente désormais dans un double flacon en verre préservant l’intégrité des deux formules jusqu’au tout dernier moment.
Puisqu’en 2022, Guerlain réinvente son best-seller, Icon-Icon a souhaité vous en apprendre davantage sur ce produit d’exception…
Voici donc au travers de l’interview croisée de Frédéric Bonté – Directeur de la communication scientifique de Guerlain – et de Cécile Lochard – Directrice du Développement durable Guerlain – ce qui se cache derrière ce Sérum inspiré de la nature.
Pour commencer et recontextualiser pour nos lecteurs, pourriez-vous revenir sur votre parcours jusqu’à votre arrivée chez Guerlain en tant que Directrice développement durable et Directeur de la communication scientifique de Guerlain ?
Cécile Lochard : J’ai eu la chance d’embrasser une carrière dans le domaine du développement durable assez tôt, il y a 20 ans, alors qu’aujourd’hui, les carrières dans ce domaine sont plus répandues que jamais. Ayant été élevé dans une famille française soucieuse de l’environnement, je suis une défenseuse passionnée de la nature et des droits des animaux depuis mon enfance, et je crois que cela a été le véritable catalyseur qui m’a poussé à choisir des emplois significatifs au début de ma carrière. On m’a également découvert une forte créativité et, d’une certaine manière, réussir à résoudre des problèmes de manière créative est souvent l’une des conditions requises pour faire carrière dans le domaine du développement durable !
Je suis surtout fière d’avoir pu combiner une expérience et une expertise dans le secteur non lucratif en gérant des partenariats privés pour le WWF alors que je rejoignais le groupe LVMH.
Frédéric Bonté : Après une thèse d’État en sciences pharmaceutiques et un post-doc de recherche en biologie aux États-Unis, j’ai rejoint, en 1987, le groupe LVMH. Mes fonctions m’ont amenées à diriger une équipe dédiée à l’innovation en cosmétique avec laquelle j’ai développé plusieurs projets de recherches innovants dans deux axes : la structure de la peau et de nouveaux ingrédients actifs.
En 1994, Guerlain a rejoint le groupe LVMH. A partir de ce moment, en étroite relation avec les équipes Guerlain, j’ai participé au renouveau des gammes de produits de soin. Puis est venu le temps de la surprenante découverte du potentiel anti-âge de rares orchidées et des propriétés réparatrices des produits de l’abeille.
Que représente pour vous la Maison Guerlain ?
Cécile Lochard : La quintessence du luxe engagé, une vision pionnière en la matière. Il y a 15 ans, Guerlain s’engageait dans une stratégie responsable ambitieuse. Au regard des presque 200 années d’existence de la Maison, cela peut sembler infime, mais c’est en réalité beaucoup si l’on considère la prise de conscience de la Responsabilité Sociétale d’Entreprise (RSE) dans les entreprises et dans le luxe en particulier – apparue bien plus tard. Il y a 15 ans, la Maison Guerlain faisait figure de pionnière sur le sujet. Il reste encore des challenges à relever et c’est grâce à la mobilisation des équipes qui, chacune dans leur métier, ont ce même souci collectif d’un Développement Durable de notre Maison que nous y parviendrons.
Frédéric Bonté : Guerlain crée depuis 1828 des produits de beauté et des parfums d’exception en préservant, développant et transmettant des valeurs, une exigence, une authenticité, un héritage unique. Guerlain a toujours associé la science et la nature dans sa quête de performance et de sensorialité. Il a été souvent pionnier dans le transfert des connaissances scientifiques dans la conception des produits de beauté.
Le moteur de la création chez Guerlain, c’est la volonté de surprendre, l’audace, l’engagement des équipes, la volonté transversale d’excellence dans la recherche, les formules, les packagings, la communication et la présentation des produits à la consommatrice.
Vous annoncez pour cet été le lancement du nouveau Sérum Double R Renew & Repair, pouvez-vous nous le présenter ?
Frédéric Bonté : Le nouveau sérum Double R est un double sérum anti-âge à base de produits de l’abeille. Il se compose de deux phases : une phase Renew qui booste l’éclat et une phase Repair qui agit sur les signes de l’âge. Cette phase Repair est issue des recherches en neurobiologie, accélère les phénomènes naturels de réparation et augmente la fermeté de la peau.
En sortie du flacon, ces deux phases se mélangent et créent une formule unique avant l’application sur la peau.
Par rapport à sa version précédente, en quoi réside la nouveauté du sérum ? Quels en sont les composantes et les nouvelles technologies ?
Cécile Lochard : Depuis plus de quinze ans, Guerlain s’est engagé dans une démarche d’éco conception et d’éco formulation pour assurer une innovation durable. Cette reconnaissance prend un sens encore plus fort aujourd’hui car notre avenir commun ne peut tolérer les hésitations et le manque d’ambition. Cette approche se reflète dans nos produits, depuis leurs conceptions et leurs commercialisations jusqu’à leurs approvisionnements et leurs transports. Ce nouveau sérum Double R ne fait pas exception car notre catégorie de soins de la peau a toujours été championne de la durabilité – et l’Abeille Royale est le porte-flambeau de notre trajectoire en matière d’approvisionnement éthique d’éco-conception et d’éco-formulation. Cette nouvelle formule est composée à 96% d’ingrédients d’origine naturelle. Une prouesse qui reflète la démarche d’amélioration continue de la recherche Guerlain en termes d’efficacité et de qualité sensorielle de ses produits, ainsi que son engagement à faire de la naturalité une règle stricte en matière de soins de la peau notamment, dépassant notre objectif de formuler systématiquement jusqu’à 90% de naturalité.
Frédéric Bonté : La phase Renew se compose d’une association de trois AHA (alpha-hydroxy acides ou acides de fruits), de tailles et d’acidités différentes, vectorisés par une argile qui les libère progressivement en surface. Cette phase est aujourd’hui enrichie de PHA (polyhydroyacide) et d’un miel blanc d’Hawaï issu du nectar de fleurs de Kiawe pour harmoniser la lumière et l’éclat du teint.
La Phase Repair comprend notre technologie phare de réparation issue d’une combinaison de quatre miels : le miel d’abeilles noires de l’ile d’Ouessant, de Corse, d’Ikaria (Grèce), d’Åland (Finlande) ainsi que d’une gelée royale exclusive. Cette technologie réparatrice agit en permettant une meilleure connexion entre les cellules nerveuses et les cellules de la peau. Cette phase est enrichie de deux nouveaux actifs issus de miels polyfermentés qui agissent sur la biotenségrité de la peau. La biotenségrité de la peau désigne l’ensemble dynamique des phénomènes adaptifs de la peau aux stress mécaniques de tensions, compressions qu’elle vit en permanence. Le procédé breveté de « polyfermentation dirigée » que nous utilisons permet, grâce à un consortium de dix micro-organismes l’obtention de plus de 30% de molécules nouvelles. Seuls les miels d’Ouessant et d’Ikaria polyfermentés sont capables de stimuler le biotenségrité, et ainsi renforcent la phase Repair.
En quoi la texture du produit est-elle un élément qui guide la recherche scientifique dans l’élaboration d’un nouveau produit cosmétique ?
Frédéric Bonté : La texture est clé pour l’activité cosmétique du produit – qu’elle soit mesurée ou perçue. La texture est conçue autour des ingrédients actifs, de leurs spécificités, de leur compatibilité, ce qui nécessite de nombreux essais. Pour obtenir la formule finale, son efficacité, sa sensorialité, sa haute naturalité, nous associons dans ce produit deux textures complémentaires qui n’en feront plus qu’une destinée à être appliquée sur la peau :
La texture de la phase Renew est de structure gel très fraiche, légère, hydratante contenant trois glycols et de faible viscosité.
La formule de la phase Repair est une émulsion fine, fondante stabilisée au sein d’un réseau de polymères et d’une viscosité légèrement plus élevée.
Les deux mélangées en sortie de flacon arrivent sur la peau et délivrent ainsi une activité globale et exceptionnelle qui se traduit par plus de luminosité, un effet fermeté, un lissage de surface, un renforcement de la barrière cutanée, de l’hydratation et un effet lift.
Pourriez-vous nous parler du packaging de ce produit ?
Cécile Lochard : J’aime à dire « Un esprit sain dans un corps sain ».
Réduire le poids et l’impact de nos boîtiers reste au cœur du travail, cela s’accompagne désormais d’une volonté forte de réduire nos plastiques issus des énergies fossiles et de gérer chaque nouveau projet dans une démarche d’économie circulaire et même de viser zéro utilisation de plastique vierge d’ici 2026.
Pour ce nouveau Sérum Double R, nous sommes passés du plastique au verre pour le DOUBLE FLACON EN VERRE qui est à la fois une prouesse technologique et durable, conçu en partenariat avec notre partenaire verrier très engagé en France : Verescence. Ce double flacon en verre est également composé de 20% de verre recyclé, car nous avons pour objectif d’insérer systématique des matériaux recyclés dans chacun de nos formats en verre – du soin au parfum – d’ici 2023, 100% de nos nouveaux pots et flacons en verre contiendront du verre partiellement recyclé, dans un esprit de circularité à nouveau.
Et concernant l’emballage secondaire : il est naturellement en carton FSC ajusté pour réduire l’emballage à l’essentiel.
On la repère sur presque tous les produits Guerlain : l’abeille. Pouvez-vous nous en dire plus sur ce code emblématique de la maison ?
Cécile Lochard : La relation de Guerlain avec les abeilles remonte à 1853. Pierre-François Pascal Guerlain, le fondateur de Guerlain, crée l’ « Eau de Cologne Impériale », une eau de Cologne aux agrumes, destinée à l’Impératrice Eugénie en l’honneur de son mariage avec Napoléon III. Les verriers Pochet & du Courval ont été chargés de créer un flacon présentant un motif de feston, inspiré de la colonne de la Place Vendôme, et du blason de sa majesté, les abeilles.
C’est ainsi qu’est née notre emblématique Bouteille Abeille. Pierre-François Pascal Guerlain est nommé « Fournisseur de l’Impératrice » car l’Impératrice est ravie de ce parfum. Les « Dames de table », chargées d’ajouter à la main les splendides finitions de ce flacon historique, continuent de créer des pièces exceptionnelles pour perpétuer l’histoire du Flacon à l’Abeilles, une histoire qui allie artisanat, art et tradition artisanale.
Le flacon peut désormais être personnalisé, coloré mais aussi rechargé, car Guerlain s’engage à montrer comment le luxe peut rencontrer le développement durable, guidé par les Abeilles.
Depuis, l’abeille est une forte source d’inspiration chez Guerlain – du parfum au soin de la peau. Depuis 10 ans maintenant, notre gamme de soins iconique Abeille Royale ne cesse de prouver les bienfaits des produits de l’abeille sur la réparation de la peau. Certaines de nos créations olfactives prouvent également ce lien indéfectible entre les abeilles et Guerlain, comme notre collection Aqua Allegoria qui reprend de nombreux codes liés aux abeilles ou encore certaines de nos créations exclusives qui empruntent la forme unique de l’historique Flacon des Abeilles. L’abeille a également inspiré les artistes et artisans qui créent les flacons des parfums exclusifs de Guerlain.
Depuis près de 170 ans, les abeilles bourdonnent entre nos créations avec la même passion intarissable pour les matières premières d’exception. Et nous leur devons beaucoup. Faire notre part (et même plus…) pour protéger les abeilles semblaient évident. C’est dans ce but que nous avons consacré six partenariats significatifs aux abeilles.
Et pour être plus visibles et plus puissants sur l’ensemble des actions initiées, nous avons décidé récemment de les réunir sous une bannière commune comme une marque ombrelle : le « Guerlain for Bees Conservation Program ».
- Protection des abeilles avec un partenariat de recherche et de mécénat durable avec l’Association de Conservation des Abeilles Noires d’Ouessant Bretagne (ACANB) depuis 2020
- Bien-être des abeilles avec l’OFA Observatoire Français d’Apidologie depuis 2015
- Repeuplement des abeilles, devrais-je dire des millions d’abeilles de repeuplement avec l’UNESCO depuis 2020
- Sensibilisation sur les abeilles car la prise de conscience des enjeux de leur protection est cruciale avec notre programme de bénévolat dans les écoles d’abeilles, la Fondation Good Planet et la Fondation Elyx
Nous avons récemment annoncé un partenariat durable de cinq ans avec l’UNESCO-MAB en collaboration avec l’Observatoire français des abeilles. Notre objectif est de former 50 femmes apicultrices affiliées dans le monde entier, qui seront en mesure de développer des opérations apicoles modèles de qualité au sein des réserves de biosphère désignée par l’UNESCO, contribuant ainsi à l’Agenda 2030 pour le développement durable. Le rôle de l’Observatoire Française d’Apidologie sera de superviser la formation, l’accompagnement et l’installation des ruches. Le partenariat avec l’UNESCO-MAB en collaboration avec l’Observatoire Français d’Apidologie se compose de :
- La formation de 50 femmes apicultrices au sein de 25 réserves de biosphère de l’UNESCO
- La création et l’installation d’exploitations apicoles comprenant chacun 50 ruches
- L’appui technique et le suivi pour assurer un développement durable et un modèle économique stable
- La mesure des bénéfices de la pollinisation dans les écosystèmes locaux
Guerlain s’engage, depuis quelques années déjà, dans de nombreux combats liés à la préservation de la biodiversité : pourriez-vous développer ce point ?
Cécile Lochard : Bien que Guerlain soit une maison vieille de près de 200 ans, elle a toujours été tournée vers l’avenir. Le développement durable et la protection de notre planète sont des valeurs clés de la marque depuis de nombreuses années, et plus encore depuis 13 ans, lorsque la Maison a reconnu l’importance d’inclure un plan de développement durable dans sa stratégie d’entreprise.
Nous sommes par essence LA marque axée sur la nature et cela se ressent également dans la manière dont nous nous concentrons sur les actions de durabilité. En outre, l’un de nos principaux objectifs est de renforcer la position de Guerlain en tant qu’acteur clé dans le domaine de la beauté naturelle et propre et de devenir la maison de luxe de référence en matière de naturalité : notre objectif est que chaque nouvelle formule Guerlain comporte un minimum de 90 % d’ingrédients d’origine naturelle dans la mesure du possible.
La biodiversité est au cœur de nos créations. Et l’Abeille, sentinelle de l’environnement, est au cœur de la biodiversité : sans les merveilles de la Nature et la qualité des ingrédients qu’elle offre au monde, Guerlain ne serait jamais devenue une Haute Maison de Parfumerie et de Haute Cosmétique.
La protection de l’Abeille est le fil conducteur de notre démarche d’engagement durable. Si l’Abeille a toujours été notre cause historique (notre partenariat avec l’Association du Conservatoire de l’Abeille Noire de l’île d’Ouessant en Bretagne date de 2011), nous renforçons aujourd’hui notre engagement en intensifiant nos efforts pour toutes les merveilles de la Nature qui inspirent nos créations. Cet engagement prend des formes variées : projets d’approvisionnement durable, partenariats avec des entreprises également engagées, certifications qui guident nos initiatives et valident nos progrès, entre autres. Nos ambitions – que nous avons révisées en 2021 – visent haut, car elles sont guidées par l’urgence de la nécessité d’agir. Nous les poursuivrons et les partagerons, avec force et conviction, pour tenter de les atteindre.
Pour continuer à préserver la biodiversité, Guerlain a pour ambition de s’approvisionner à 100% en matières premières iconiques issues de filières durables d’ici 2023 (certifiées UEBT) et de devenir l’entreprise de référence en matière de protection des abeilles à travers le monde avec plus de 2500 ruches dans les réserves de biosphère de l’UNESCO et de repeupler ces réserves avec plus de 125 millions d’abeilles d’ici 2025.
Nous nous sommes également fixés pour objectif de continuer à innover en misant sur l’éco-conception et la beauté propre sans compromettre la qualité ou la beauté intrinsèque de nos produits.
En outre, Guerlain vise la neutralité carbone d’ici 2030 scopes 1, 2, et 3 afin de lutter contre le changement climatique et à ce que 100% de ses filiales dans le monde soient certifiées ISO 14001 d’ici 2023. D’ici 2021, notre objectif d’impact social positif est de faire participer 100 % des employés de Guerlain à notre journée de bénévolat Bee School et de former 50 femmes apicultrices d’ici 2025 dans des réserves de biosphère de l’UNESCO d’ici 2026.
Pour finir, sur la transparence de nos matières premières, d’ici 2022, nous assurerons une traçabilité à 100% pour tous nos produits grâce à Bee Respect, notre plateforme numérique de traçabilité et de transparence. De plus, dans un souci de transparence et d’amélioration continue de ses pratiques, notre Maison est devenue membre de l’Union for Ethical BioTrade (UEBT). Cette organisation non gouvernementale est reconnue dans le monde entier pour sa norme qui définit les pratiques d’approvisionnement éthique en ingrédients issus de la biodiversité. En tant que membre, nous avons fixé des objectifs pour améliorer notre approvisionnement conformément aux normes de l’UEBT, tant d’un point de vue social qu’en termes de respect de la biodiversité. L’ensemble de ses 40 filières d’approvisionnement les plus emblématiques seront vérifiées. Des plans d’amélioration seront mis en place avec chaque fournisseur et producteur selon un modèle d’amélioration continue. Guerlain vise ainsi la certification UEBT de ses 40 filières d’approvisionnement les plus emblématiques d’ici 2026.
Comment la maison Guerlain est-elle parvenue à allier son statut de Maison de parfum et de cosmétique ?
Frédéric Bonté : Lorsque Pierre François Pascal Guerlain a créé La maison Guerlain en 1829 ; il a débuté par commercialiser des produits de soins mais a tout de suite pris le titre de parfumeur. Il a ainsi compris dès le départ que l’alliance d’une belle peau et d’une belle chevelure était indissociable du sillon olfactif que la femme ou l’homme laissait. C’est pourquoi, en même temps, il proposait des produits pour soigner la peau, les cheveux, la barbe, des vinaigres de toilettes parfumés pour la purifier et des parfums souvent personnalisés. Aurait-il pu seulement imaginer que, près de 180 ans plus tard, des récepteurs olfactifs seraient découverts dans la peau et leurs rôles dans la pousse des cheveux, la cicatrisation ou la régénération de l’épiderme démontrés.
Pour la petite histoire, il faut noter que Linda Buck et Richard Axel, Prix Nobel de médecine 2004 pour leur découverte de ces récepteurs olfactifs, avaient reçus à Paris en 1992, le prix Science pour l’Art de LVMH.
Aujourd’hui, Guerlain porte une attention toute particulière aux neurosciences et à la neurobiologie pour ses soins réparateurs, poursuivant ainsi ce chemin créatif.
S’il ne devait y en avoir qu’un, quel serait le produit iconique de chez Guerlain ?
Cécile Lochard : Si je devais choisir, ce serait le Double Sérum d’Abeille Royale, j’en suis addict !
Frédéric Bonté : Un produit Iconique chez Guerlain, le « Baume de la Ferté ». Ce produit de soin des lèvres à base de tanins de vin de Bordeaux, initialement conçu pour soigner les gerçures des seins des nourrices était présenté dans un délicat petit pot en étain avec l’adresse historique « 15 rue la Paix ». Plus de cent ans plus tard, il est toujours là, avec une formule modernisée.
Pour finir, chez Icon-Icon, nous nous intéressons aux produits, aux lieux, aux expériences emblématiques, y a-t-il une odeur, un souvenir, un endroit ou même un objet qui ne vous quitte pas ou qui vous a marqué dans votre vie et que vous aimeriez partager avec nous ?
Cécile Lochard : Pour moi, ce serait une odeur. L’odeur qui m’a marqué est celle du Néroli lors de mes voyages dans mon enfance en Afrique du Nord, que j’ai tellement de bonheur à retrouver, notamment dans le nouveau Aqua Allegoria Nerolia Vetiver.
Frédéric Bonté : Je ne peux que partager la découverte d’un lieu magique, le Musée Curie, dans le 5e arrondissement de Paris qui est situé dans le dernier laboratoire de Marie Curie à l’Institut du Radium. Il y a plus de trente ans, j’ai eu le privilège de participer à une délibération de jury de thèse dans le bureau de Marie Curie, souvenir inoubliable de vivre quelques instants en ce lieu si précieux à mes yeux. En effet Marie Curie a fait de la science sa profession et disait « parce que j’en avais envie, parce que j’aimais la recherche ». Un message qui m’est cher.
Propos recueillis par Sébastien Girard et Saskia Blanc
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