Présentée à Venise, la collection Haute Couture Valentino de Pierpaolo Piccioli faisait se rencontrer l’art et la mode — dans une partition couture des plus flamboyantes !
On connait de la maison Valentino sa signature iconique — le rouge flamboyant, souvent associé à des gestes coutures grandiloquents. Pour cette collection Haute couture Valentino, l’actuel directeur artistique, Pierpaolo Piccioli, a ainsi fait se rencontrer ce code clé de l’ADN de la maison et l’univers de certains des artistes contemporains les plus en phase avec cette vision. Des artistes comme Danilo Correale, Maurizio Cilli, Andrea Respino, Luca Coser, Jamie Nares ou encore Francis Offman…
A Venise, au coeur de la Biennale, au sein de l’installation Idee di pietra – Olmo, 2008 de Giuseppe Penone, la collection Haute Couture Valentino a ainsi défilé. Le lieu n’est évidemment pas choisi par hasard. « Venise faisait partie de la vision que j’avais dès le début : c’était le seul endroit au monde où une telle collection pouvait être présentée ; en outre, c’est un cadre dans lequel rien ne peut être ajouté ou enlevé : la lumière et la puissance de Venise composent le cadre parfait pour accueillir mon travail » précisait ainsi Pierpaolo Piccioli.
Ce rouge Valentino procède à vrai dire d’une vision, ou plutôt d’un choc esthétique, vécu par le fondateur de la maison. Valentino Garavani racontait ainsi: « J’ai eu un des plus grands chocs de ma vie à Barcelone: alors étudiant, invité au théâtre de l’Opéra, émerveillé, je vis dans une loge une femme aux cheveux gris, très belle, habillée de velours rouge. Parmi toutes les couleurs portées par les autres femmes, elle m’apparut unique, isolée dans sa splendeur. Je ne l’ai jamais oublié. Elle est devenue la déesse rouge. Fabuleuse. Je crois qu’une femme habillée de rouge est toujours magnifique, elle est au milieu de la foule l’image parfaite de l’héroïne. »
Sur ce podium enchanté, on remarquait donc les silhouettes théâtrales teintées du rouge Valentino — des silhouettes d’autant plus allurées qu’elles se ponctuaient de chapeaux géants en plumes d’autruche signés par le génie Philip Treacy !
C’est bel et bien cette déesse rouge que Pierpaolo Piccioli convoque donc pour la Haute Couture Valentino — une collection composée comme une ode au sublime et à l’art !
Et c’est encore Pierpaolo Piccioli qui en résume le mieux la vision: « la Mode n’est pas un art, parce que ce dernier se suffit à lui-même, tandis que la Mode a toujours un but, une fonction, une utilité. Reconnaître les différences est la première étape pour instaurer une écoute mutuelle, faite de curiosité, d’enthousiasme et de respect. Cette écoute a besoin de temps, tout comme la Haute Couture et, au fond, comme l’art. En effet, la maturation du projet a été lente, un rythme sans doute inhabituel pour notre monde, mais juste et intime pour le monde que je voudrais. »