Enzo Ferrari, Un Homme Devenu Un Mythe Automobile

Enzo Ferrari, Un Homme Devenu Un Mythe Automobile

Enzo Ferrari (1898- 1988). Ce nom résonne à jamais comme l’un des mythes de la F1 — une écurie aussi puissante sur les circuits que désirée pour la fulgurance de son allure.

D’Alfa Romeo à la Scuderia

Lors d’une interview filmée, un journaliste l’interroge: « Pourquoi avez vous construit votre propre voiture de course? » A la question, Enzo Ferrari répond: « Simplement parce que Alfa Romeo m’avait limogé »

Oui, lorsque l’écurie Ferrari fait courir sa première voiture, la Ferrari 125S, en 1951 sur le circuit de Silverstone, la victoire alors obtenue est double. D’abord parce que la voiture Ferrari a battue un record jamais établi auparavant — filant à 160 km/h lors des essais du Grand Prix de Grande Bretagne. Le V12, moteur 2 cylindres, inventé par l’impulsion d’Enzo Ferrari, stupéfait alors le monde.

Ensuite parce que ce jour de 1951, Ferrari arrive en tête devant Alfa Romeo. Et Enzo Ferrari ayant contribué à l’élaboration des voitures qu’il vient de battre, avoue, de sa propre expression: « J’ai tué ma mère. » Ce faisant, Enzo Ferrari a littéralement ouvert la voie à nombre de prouesses techniques, sur les circuits mais aussi en terme d’allure !

C’est par exemple la Ferrari 500 qui, faisant ses débuts en 1952 sur le circuit de Nurburgring, va définitivement ancrer la légende Ferrari. Cette voiture est la plus récompensée de l’histoire de la course automobile — elle est, aussi, pour beaucoup, le plus beau modèle de voitures de course jamais construit !

C’est qu’Enzo Ferrari était lui-même un pilote… Très avisé !

Enzo Ferrari: Pilote Emérite

Surnommé Il Commendatore, Enzo Ferrari débute sa carrière de pilote lors de la Première Guerre mondiale. Malade, il est demi de ses fonctions et doit trouver un emploi. C’est là qu’il devient pilote d’essai chez un constructeur automobile milanais appelé Costruzioni Meccaniche Nazionali. Rapidement, Enzo Ferrai est promu pilote de course.

Ses débuts derrière le volant ont eu lieu lors de la course de Parme-Poggio di Berceto en 1919 — il ne termine peut être que quatrième de la compétition, mais son adresse, déjà, a tapé dans l’oeil de quelques uns. L’année suivante, il est engagé par Alfa Romeo.

Enzo Ferrari a connu la plupart de ses succès en course entre 1920 et 1924 – mais c’est à la tête de la division course d’Alfa Romeo qu’il va commencer à marquer l’histoire.

Passé à la direction et au développement d’Alfa Romeo, il réunit autour de lui une équipe de pilotes à succès sous le nom de Scuderia Ferrari. Nous sommes en 1929, et Enzo Ferrari va mettre sa vision, sa passion pour la course et sa dextérité au service d’Alfa Romeo.

En 1932, on voit alors apparaître sur les voitures de courses Ferrari le Cavalino Rampante, dit le cheval cabré.

C’est que dans les années 20, Enzo Ferrari rencontrait les parents de Francesco Baracca, un héros de l’Italian Air Force de la Première Guerre mondiale (1914-1918), abattu en plein vol.

Il raconte: « Lorsque je gagnais en 1923 le grand prix du circuit du Savio, que l’on courait à Ravenne, je connu le comte Enrico Baracca père du héros. De cette connaissance naquit ma rencontre avec la mère, Comtesse Paolina. Ce fut elle qui me dit un jour : «  Ferrari, met sur tes machines le «  Cavalino Rampante  » de mon fils. Il te portera bonheur  » Je conserve encore la photo de Baracca, avec la dédicace de ses parents, dans lesquels ils me confient l’emblème. Le cavalino était et est resté noir ; j’ajoutai un fond jaune canari qui est la couleur de la ville de Modène. »

Ainsi lorsqu’en 1939, Ferrari quitte Alfa Romeo, tout est en place pour que le mythe puisse prendre lui même sa place dans l’histoire de la F1. Après la fin de la Seconde Guerre mondiale, Enzo Ferrari choisi donc de fabriquer de nouvelles voitures au lieu de simplement fournir des pièces. Ferrari s’installe à Modène, et jusqu’à ce jour ses activités s’y poursuivent.

Les Voitures Ferrari Et La Légende d’Enzo

En mars 1947, Enzo Ferrari introduit en effet la première Ferrari, la 125 S, pour un essai routier.

La même année, l’écurie remportait sa première victoire au Grand Prix de Rome. Dès lors, les succès vont s’enchaîner…  Mille Miglia en 1948, 24 Heures du Mans en 1949 et le Grand Prix de Grande-Bretagne en 1951.

En 1952 et 1953, le pilote Ferrari Alberto Ascari remportait encore le championnat du monde de F1. C’est à cette époque justement que Ferrari initie la production de voiture pour la route. « Une voiture, on doit d’abord la rêver » aimait-il à dire. Et c’est bien le rêve d’Enzo Ferrari de faire de belles et fantastiques voitures qui coule encore dans l’ADN du constructeur Italien.

De ces bolides vrombissants à la fois élégants, puissants et luxueux, on retient évidemment plus d’un noms. La Ferrari Daytona, la F40, la Testarossa ou encore la Ferrari 458. Toutes ces voitures font à la fois rêver et poussent plus loin les limites déjà atteintes en matières d’automobiles d’exception.

Car dans l’idée même d’Enzo Ferrari, les voitures concourent à libérer l’homme. Il a ainsi déclaré :« J’ai consacré ma vie entière à l’automobile, ce triomphe de la liberté pour l’homme. »

Et c’est dans le cinéma que les voitures Ferrari distillent souvent toute cette fougue et cette recherche de liberté. On pense naturellement au film Le Mans, en 1971, avec Steve McQueen et la Ferrari 512S. Le Temps d’un week-end, sorti en 1992 avec Al Pacino. Ou encore, plus populaire, la présence de la mythique Ferrari 308 dans la série Magnum.

Dans Goldeneye, encore, avec Pierce Brosnan en 007… Le film s’ouvre avec l’espion dévalant une route sinueuse dans sa DB5 argentée. Jusqu’à ce qu’une femme étonnante et mystérieuse n’apparaisse dans ses rétroviseurs au volant d’une Ferrari F355 GTS. Rouge, évidemment.