Ou comment Diego Della Valle a fait de la petite usine dont il a hérité l’un des groupes les plus importants du luxe.
Diego Della Valle, Une Histoire Italienne
“C’est mon histoire. Encore aujourd’hui, j’ai besoin de toucher le cuir. » Les mots de Diego Della Valle résonnent en effet avec son histoire familiale.
Car là où l’on connaît aujourd’hui Tod’s comme un groupe florissant, il fut un temps où la maison n’était qu’une modeste affaire familiale, de la région des Marches, au centre-est de l’Italie. En effet, c’est au grand-père de Diego Della Valle que l’on doit l’esquisse de ce qu’est Tod’s aujourd’hui. Et l’histoire s’écrit dans les années 1920…
Diego Della Valle, c’est une histoire Italienne — d’abord celle de Filippo Della Valle. Le grand-père du PDG emblématique de Tod’s fonde en 1920 une échoppe où il opère comme savetier. Une petite cordonnerie donc qui, en 1940, connait une transformation radicale.
C’est là que le père de Diego Della Valle, Dorino, transforme la petite échoppe en usine. C’est cette usine qui devient celle de la maison Tod’s, dès 1978. Car voici l’histoire de Diego Della Valle.
Après avoir étudié le droit à Bologne, il interrompt ses études et demande à son père de l’intégrer à l’entreprise familiale. Son père accepte. Et lui qui confectionne déjà des souliers pour des maisons prestigieuses, envoie son fils à New York pour démarcher de nouveaux acheteurs.
Dès 1975 donc, Diego Della Valle, s’envole pour New York, les valises pleines d’échantillons des chaussures travaillées par son père. Avec l’audace et le charisme qu’on lui connait aujourd’hui, il convainc Calvin Klein, ou encore Azzedine Alaïa de confier leur souliers à l’entreprise.
C’est d’ailleurs lors de l’un de ces voyages qu’il a l’idée du mythique mocassin Gommino.
En 1978 donc, il succède à la tête de l’entreprise familiale, et lui donne le nom de J.P. Tod’s. Longtemps la rumeur circulait que ce nom, Tod’s, fut trouvé dans un bottin de Boston. Mais Diego Della Valle a longuement démenti. Dans ce nom, Tod’s, il y a bien sa volonté de trouver un nom Anglo-américain, facile à prononcer par tous !
Ainsi, en 1997, Tod’s abandonne le J.P et devient le groupe Tod’s. Un groupe qui n’a pas abandonné le coeur de son luxe: une production Made In Italy. Une production réalisée dans l’usine familiale à Casette d’Ete.
L’emblématique PDG de Tod’s défend ainsi l’artisanat, quelqu’il soit. Notamment après avoir créé les première sneakers luxe sous sa nouvelle maison Hogan…
En 2001, il ravive ainsi la préciosité jusque là endormie de celui qui, notamment, chaussa la Reine d’Angleterre pour son couronnement. Tod’s rachetait en effet la maison Roger Vivier…
En 2006, c’est l’extravagance sans pareille de la maison de couture Schiaparelli qu’il s’attache à réveiller ! Il rachète la maison, et, au vue de la première collection couture réalisée par Bertrand Guyon, en 2017. Ça marche !
Diego Dela Valle, Le Luxe Et Le Casual Made In Italy
« Je préfère la qualité au luxe […] Le luxe peut devenir du mauvais goût quand c’est trop. Vous devez avoir le mélange parfait de bon goût et de charme. » Et c’est à ça que l’on reconnait le style Tod’s.
Le style Tod’s, Casual Chic
C’est au cours de ses voyages à travers les Etats-Unis que l’emblématique PDG de Tod’s a définit l’essence du style Tod’s. Un style casual chic directement inspiré de la côte Est des États-Unis…
Mais couplé au Made In Italy, ce style gagne en luxe ! En misant ainsi sur la qualité exceptionnelle développée depuis des siècles par les artisans Italiens, Tod’s vise un style intemporel. Un style devenu l’icône de la Dolce Vita.
Bernard Arnault aime à le dire: « Diego est l’exemple même de l’entrepreneur qui puise son inspiration dans la tradition artisanale italienne. La créativité et le succès de Tod’s lui doivent beaucoup. Comme membre fidèle du conseil d’administration de LVMH, il y apporte tout son talent et sa grande expérience. »
Une ligne urbaine où confort et élégance se mêlent autour de collections qui, bien qu’introduites chaque saison, portent en elles une dimension éternelle. Il faut dire que l’exemple phare du style Tod’s, le Gommino, dit tout de cette élégance sans saison.
Le Gommino, Icône Du Style Tod’s
Le Gommino, Diego Della Valle en a l’idée dans les années 70. Il a en effet 24 ans lorsqu’il assiste à un rallye automobile aux Etats-Unis. Là, son oeil d’esthète remarque les chaussures portées par les pilotes. Une chaussure dont la semelle, parsemée de picots en caoutchouc, évite de déraper sur les pédales.
A la fois chic et sportif, c’est le design de cette chaussure qui va lui inspirer l’un des souliers les plus iconiques de notre temps.
Le mocassin Tod’s est ainsi né. Avec ses 133 picots et son cuir de haute volée, il est l’incarnation de l’ambition qu’a Diego Della Valle pour la maison Tod’s. Leur fabrication est brevetée… La combinaison de caoutchouc – alors considéré comme bon marché et déclassé – avec le cuir fin que Diego Della Valle a utilisé pour la chaussure a produit ce qu’il nomme « une paire de gants pour les pieds. »
Mais voilà, le Gommino ne trouve pas son public. Et c’est là que le PDG de Tod’s va jouer de tout son talent. Il transforme l’essai autour d’un coup marketing qui a fait Ecole. Puisque dans les années 80, Diego Della Valle va envoyer des paires de mocassins Gommino aux icônes d’alors.
A commencer par le mythique patron de Fiat, Giovanni Agnelli… Très vite, on voit ces Gommino aux pieds d’Audrey Hepburn, Steve McQueen, les Kennedy… Et glissé dans ceux de la princesse Diana, le Gommino va atteindre des sommets de désidérabilité.
Une fusion du style Italien et Anglo-américain qui incarne aujourd’hui encore un mythe de la chaussure. Une chaussure qui distille à son tour le mythe de la Dolce Vita.