Derrière l’Objet, la Main

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La Fondation Bettencourt Schueller a créé en 1999 le prix “Liliane Bettencourt Pour l’Intelligence de la Main” afin de récompenser les métiers d’art de tous les domaines de la mode. Ce qui se dessine en filigrane à travers cette initiative c’est la volonté de célébrer et de mettre à l’honneur l’excellence des savoir-faire «  made in France ». « Je mesure la merveilleuse et rare conjonction de l’inspiration de l’artiste et du savoir-faire de l’artisan. L’artisan est adossé à un savoir-faire ancestral. L’artiste s’inspire des courants esthétiques de son époque en cherchant à les dépasser. Réunir les deux est précieux et émouvant. Voilà ce que je crois. » confesse l’instigatrice du projet Liliane Bettencourt. La fondation décerne chaque année 2 prix. Le prix «  Talents d’exception » couronne la maîtrise totale d’un certain savoir-faire dans la réalisation d’une œuvre qui se doit d’être innovante et esthétique. Le prix « Dialogue » vise à inciter les collaborations entre artisans et créateurs, qui partagent le temps d’une création commune, compétences, techniques et savoirs.

Au chapitre mode qui compte son nombre d’artisans au savoir faire exceptionnel, on dénombre quelques lauréats… En 2006, c’était Catherine Chotard; orfèvre et créatrice de bijoux depuis les années 90, passionnée de métaux précieux, d’or et d’argent. En 2009, dans la série « 10 artisans à l’honneur » on découvrait la créatrice Aurélie Lanoiselée qui métamorphose la broderie traditionnelle et dont les créations attirent l’œil et attisent la curiosité de maisons comme Carven ou Christophe Josse. Dans la même série on trouve Jean-Marc Lavaur et Françoise Fabre, gantiers de leur état qui ont travaillé en collaboration avec la créatrice Mary Beyer qui fournit des maisons que l’on ne présente plus telles que Givenchy, Chanel ou encore Jean Paul Gaultier. Récompenser les talents pour perpétuer les savoir faire ressemble aujourd’hui à une évidente nécessité, d’une part pour gratifier ces artisans qui réalisent un travail unique, d’autre part pour encourager la création, l’innovation et le développement de nouvelles techniques à haute valeur ajoutée. D’autres initiatives du même acabit se mettent peu à peu en place, on peut citer notamment le projet Maisons d’Exception né de la volonté de Première Vision et Modamont de favoriser la rencontre entre marques et designers de mode et ateliers artisanaux spécialisés en techniques ancestrales, contemporaines et novatrices.

Protéger son savoir-faire est un enjeu crucial pour les marques de luxe à l’heure de la mondialisation effrénée. Chanel l’a bien compris en créant en 1997 sa société Paraffection qui regroupe les ateliers d’art que la griffe a rachetés. Le bottier Massaro, le brodeur Lesage, l’orfèvre Desrues, le plumassier Lémarié (qui a par exemple réalisé la robe portée par Nicole Kidman dans la publicité pour le parfum N°5), le créateur de fleurs artificielles Guillet, le chapelier Michel et le parurier Goossens sont désormais tous chapeautés par Paraffection. L’occasion d’assurer pérennité et développement économique à ces artisans qui peuvent, de ce fait, se consacrer entièrement à leurs créations. La griffe de Coco Chanel offre à ces faconneurs une fois par an depuis 2002 la possibilité de montrer à l’occasion du défilé « Métiers d’art », l’étendue de leur incommensurable talent. Dans la même veine, LVMH organise depuis 2011 ses « Journées Particulières »  au cours desquelles le public peut découvrir les coulisses des ateliers de mode et de maroquinerie et les sites de vins et de parfums du géant du luxe mondial.

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