Dans Les Pas de Roger Vivier

virgule-etc-dans-les-pas-de-roger-vivier.jpg

Il fut surnommé le “Fragonard de la chaussure” ; Roger Vivier introduit, en 1937, sa maison éponyme au 22 rue Royale, à Paris. Fort de sa passion pour le cabaret et le music-hall, l’homme dépeint une vision de cette “alchimie d’élégance” qui fait à ses yeux la Parisienne. Car, c’est à travers ses souliers que ce virtuose de la forme et de la matière crée son art. La mode, il ne la suit pas : il la sent, il la fait.

En 1926, diplômé de l’école des Beaux-Arts de Paris, il s’en va apprendre le métier de bottier en province. De 1953 à 1957, il prend en charge les collections souliers de la maison Dior. Fin 1957, l’artiste est propulsé au plus haut de sa réputation lorsque la Reine Elizabeth II d’Angleterre décide d’être couronnée parée de sandales en chevreau doré incrustées de grenats de sa création.

Mais ce que la Mode lui doit le plus, ce sont ses diverses variations du talon. Roger Vivier est passé maître dans l’art de botter les femmes d’aplomb : en 1954, il donne comme un “coup de crayon” à la silhouette en inventant le talon aiguille. C’est de sa fière cambrure que le talon accompagne l’univers de la griffe Dior. Suivront rapidement le talon Etrave, Choc (incurvé vers l’intérieur), et Virgule (talon en deux temps qui fuit vers l’avant de la chaussure avant de se rétracter en son milieu vers l’arrière). En 1960, il pare les jambes de Brigitte Bardot d’un vinyle aux reflets hardis pour le clip Harley-Davidson : les premières bottes cuissardes telles qu’on les connaît sont nées.

Roger Vivier sentait la mode et en ce sens a perçu l’écueil élitiste du sur-mesure. En 1958, il est l’un des premiers à ouvrir la voie à la démocratisation avec une collection de souliers prêt-à-porter. En 1965 il participe à l’épopée YSL, en accompagnant d’un soulier à bout carré une des mythiques robes Mondrian ; baptisée les Chiquettes. Elles font aujourd’hui sa renommée ; le talon de 4,5 cm biseauté ; son caractère particulier résidant dans l’iconique boucle rectangulaire qui coiffe l’empeigne du soulier. Du Roger Vivier, ça se porte comme ça se pense : avec confiance, et sensualité. Et c’est sans doute pour cela qu’il fut au chausseur impossible de trouver son successeur après sa mort en 1998. Il aura fallu attendre 2002 pour que Diego Della Valle acquiert la maison et nomme Bruno Frisoni comme directeur artistique, pour que l’enseigne continue de vivre sa belle histoire. L’exposition que lui consacre le Palais de Tokyo sera l’occasion d’une rétrospective sur son parcours, où il rencontre Joséphine Baker ou encore Mistinguett, son oeuvre, et finalement l’occasion d’observer les innombrables lignes qu’il offrit à la mode. C’est du 2 octobre au 18 novembre : « Virgule, etc… Dans les pas de Roger Vivier »…

Telling You More About… Les Souliers De Roger Vivier

Le Retour Tonitruant Des Cuissardes Bardot De Roger Vivier

La Belle de Roger Vivier, un Soulier Emblématique

Le Talon Virgule de Roger Vivier, Nouvelle Loi de l’Équilibre

L’Escarpin Virgule, Pièce Iconique de la Maison Rogier Vivier

Le Talon « Virgule » de Roger Vivier

Le Soulier A Boucle De Roger Vivier

Laissez une réponse

Your email address will not be published.