Chez Moune, le cabaret féminin iconique de la rue Pigalle rouvre ses portes. Avec une décoration réinventée dans l’esprit chic et sulfureux des nuits Parisiennes, chez Moune écrit une nouvelle page de son histoire… vieille de 70 ans !
En effet, Chez Moune c’est une institution des nuits parisiennes de l’époque, le tout premier cabaret féminin de Pigalle créé par Monique Carton, alias Moune. Avec le temps les époques ont changé et les façons de consommer la nuit, la fête, ont évolué, c’est pourquoi notre Chez Moune d’aujourd’hui c’est une proposition plus contemporaine, avec un Club & Bar à cocktails, ouvert à tous. Mais pour autant on n’oublie pas d’où l’on vient … si la devanture mythique reste inchangée, on a aussi fait quelques clins d’œil à Moune que ce soit dans la déco, l’offre cocktails, … à découvrir sur place !
Icon-Icon a pu faire la rencontre d’Adama Sambe, Co-fondateur Daynight Paris et de Pauline Becel, Directrice Communication & Marketing Daynight Paris.
Chez Moune a 70 ans… Un lieu historique. Pouvez-vous revenir pour nous sur la légende ?
PB: La légende veut que cette bonne vivante en costume pantalon, qui aimait les femmes et ne s’en cachait pas, dans une époque où les mentalités & loi n’étaient pas celles d’aujourd’hui, avait le désir de pouvoir rassembler la gent féminine autour d’une expérience festive dédiée. Elle créé d’abord son repaire, « Le Fétiche », dans les années 30, avant de reprendre les murs du 54 rue Jean-Baptiste Pigalle pour en faire le premier cabaret dansant lesbien d’Europe qu’elle nommera tout simplement « Chez Moune » et qui restera longtemps une adresse phare de la communauté lesbienne. Si elle en perd la propriété en s’adonnant aux jeux, elle restera toutefois aux manettes de son fétiche cabaret toute sa vie, jusqu’à sa mort en 1986.
La nouvelle expérience chez Moune se distille dans une atmosphère intimiste et friponne. Comment a germé l’idée d’une telle ambiance intérieure ?
AS: Le nouveau Chez Moune c’est l’idée de 4 garçons, amoureux des belles histoires et au sens de la fête bien aiguisé, qui ont voulu rendre hommage à un lieu iconique de la place de Pigalle pour à leur tour y convier leurs amis et clients autour d’une nouvelle expérience de nuit. Nos murs enferment plus de 70 ans d’existence, d’âme et d’effervescence de Pigalle et notre désir est de continuer à entretenir l’histoire ! On y retrouve donc tous les codes qui appartiennent à Pigalle comme le rouge, le velours, l’ambiance feutrée, auxquels nous avons apporté des touches friponnes en hommage à notre unique Moune.
Le format mini-club est intéressant – quelle expérience offre le nouveau club Chez Moune ?
AS: C’est un club généraliste où l’on peut à la fois écouter des tubes disco et des classiques hip hop, danser sur des titres internationaux de house. Notre volonté c’est d’offrir une expérience éclectique qui va plaire à tous les oiseaux de nuit ! Le format mini est imposé par la taille de l’espace et c’est ce qui nous a immédiatement séduit, c’est d’ailleurs de là que tient cette atmosphère intimiste quasi confidentielle.
PB: Oui Chez Moune on s’y sent bien, comme si d’une certaine façon l’âme de Monique continuait de veiller sur nous !
©Justin PriNz
Parlez-nous un peu de la carte des cocktails – imaginée par Monkey, comment s’insère-t-elle dans la nouvelle expérience Chez Moune ?
AS: Chez Moune c’est l’association de 2 entités : le groupe Daynight Paris, dont je suis associé à Grégoire Schilling & Ryan Woo, et le groupe Monkey représenté par David Janaud & Anthony Faotto. Si de notre côté nous apportons notre expertise de la nuit et de la fête (Chez Mila, Azur, Aphrodizia, Human Production …), les garçons apportent leur savoir-faire en matière de restauration et de bar qu’ils ont su développer à travers leurs établissements Monkey Pigalle, Yagō et Monkey Ibiza. Ce sont eux qui signent la proposition de cocktails pour Chez Moune, explosion de saveurs garantie !
PB: Nous avons la chance d’avoir dans ce micro-club un très grand bar où l’on peut déguster des cocktails standards mais également quelques recettes signatures de grands classiques revisités, à base de premium spirits et de jus fait maison. Ces derniers portent chacun le nom d’une femme que Moune aurait pu aimer (nos fameux clins d’œil) : Emmanuelle, Adele, Cara … je vous laisse retrouver les références !
Les néons, les lignes suggestives… Chez Moune est finalement une ode au Pigalle d’antan ?
AS: Tout à fait, à travers notre proposition nous avons voulu rendre hommage aux belles années de Pigalle. Ambiance friponne et suggestive oui mais pas vulgaire.
©Justin PriNz
Quelle programmation Chez Moune peut-on espérer pour faire vibrer les nuits parisiennes ?
AS: Chez Moune jusqu’au bout de la nuit ! Nous sommes sur un Club ouvert du mercredi au samedi de minuit à 6h, qui propose une double expérience puisque l’on peut à la fois déguster un cocktail au bar comme passer une super soirée entre amis autour d’un joli flacon côté club, et tout le monde peut se rejoindre sur la piste, Chez Moune pas de jaloux. Côté programmation on est encore en phase de test mais plusieurs soirées vont s’inviter Chez Moune et il y aura du choix : les soirées aux rythmes disco « Fever » le jeudi soir, des soirées plus rock ou hip hop, des évènements en fonction de l’actualité & calendrier … il n’y aura pas de quoi s’ennuyer.
PB: Je vous invite d’ailleurs à suivre la programmation directement sur notre page Instagram @chezmouneparis pour ne rien manquer !
Vous présentez des œuvres d’Emmanuelle Rybojad chez Moune à l’occasion de Paris+ Art Basel… comment est née cette collaboration ?
AS: Emmanuelle Rybojad est une amie, c’est une artiste avant-gardiste, contemporaine. Je suis un grand admirateur de son art qui joue sur la lumière, le néon et la couleur pour créer des œuvres sous la forme de miroirs infinis. C’est donc tout naturellement que je l’ai invitée à venir exposer quelques-unes de ses œuvres à l’occasion de Paris+ Art Basel Chez Moune. Faire entrer l’art dans le clubbing c’est certes surprenant mais c’est une association super intéressante et l’art d’Emmanuelle matche à la perfection.
Chez Icon-Icon nous aimons les petites histoires qui font la légende des clubs iconiques… pouvez-vous partager avec nos lecteurs un moment, une anecdote, une rencontre qui résonne aujourd’hui encore dans les murs de Moune ?
PB: Lorsque Moune ouvre son cabaret, l’homosexualité est pénalement punie, alors pour ne pas se faire repérer par les autorités elle laisse entrer quelques hommes de confiance (ses amis, des personnalités). Et si cela n’empêche pas quelques descentes de police, elle a tout prévu puisque le lieu dispose d’une sortie dérobée qui permettait de s’échapper par derrière notamment lors des « tea dance » du dimanche exclusivement lesbiens qu’elle organisait ! Maline Moune !
Propos recueillis par Sébastien Girard
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