Après Paris-Moscou et Paris-Bombay, c’est dans le palais de Linlithgow que Karl Lagerfiel a décidé de mettre à l’honneur cette année Barrie Knitwear – fabricant de cachemire écossais – nouvel arrivant dans la maison haute-couture. Chaque hiver, il s’agit de mettre en avant le talent remarquable des plumassiers, brodeurs, paruriers, bottiers, travaillant pour Chanel, de montrer des pièces d’exceptions montrant le savoir-faire remarquable des ateliers de la maison.
Ce défilé est aussi un hommage à l’Ecosse, que Gabrielle Chanel avait découvert grâce au Duc de Westminster et dont elle s’inspira pour ses créations en tweed, ses tricots et ses cardigans. Sans sombrer dans une atmosphère folklorique, l’Ecosse de Chanel teinte ses mannequins d’une forme de romantisme ancestral mêlée à la sophistication contemporaine qui ne manque pas de charme. Une touche de rose crème effleure aussi certaines pièces de la collection comme pour relever le côté délicat. Des figures au style romantico-grunge se succèdent. Robes à manches bouffantes signées par la maison française Lesage, mais aussi un cortège de manteaux sculptés dans un tweed de cachemire inspiré des kilts et des jupes boule en tweed parsemées de crin, animent le défilé. Certaines pièces mythiques sont ainsi revisitées comme l’intemporel cardigan Chanel semblable à une redingote aux nuances brunes et vertes. Le sac matelassé se transforme, lui, en aumônière portée en bandoulière. Tandis que la célèbre petite robe noire de Chanel s’élargit délicatement. Inéluctablement, le kilt fait peau neuve : jeux de transparences, mousseline et longueurs destructurées se mêlent pour en faire une pièce d’exception.
Une introspection dans l’histoire pour réinventer l’avenir avec superbe.
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