Faire du livre lui-même un objet d’art, tel est l’objectif des éditions Assouline. Spécialisé dans la culture luxe, l’éditeur auréole ainsi la collection en enfermant les pièces les plus précieuses au sein d’un livre dont la couverture en tissu noir n’est gravée que d’un unique mot en lettres dorées : Bvlgari. Sur le coffret, c’est la légendaire montre-bracelet d’Elizabeth Taylor, faite de diamants, d’émeraudes d’or et d’argent qui, par l’objectif du photographe Antonio Barella, ouvre la fable Bulgari. La préface, signée Nicolas Bulgari, donne un accès essentiel à cet univers fastueux et fabuleux vieux de presque 130 ans. En réalité, la collection Serpenti trouve sa source bien plus loin, dans l’héritage gréco-romain dont la maison s’est appliquée à conserver l’harmonie dans une continuité qui veut la création ancrée dans le passé, avec un design contemporain. Au fil des pages glacées se dévoile toute la somptuosité des atours, mais aussi, et c’est une première, les vestiges qui les ont inspirés.
Ainsi l’on découvre que l’iconique bracelet serpent, enserrant l’avant-bras d’argent et de diamants, puise ses courbes dans un élément similaire vu sur une statue de marbre qui conte la mort de Cléopâtre. Il semble bien que la ligne doive beaucoup à l’Egypte antique. D’autant que c’est sur le tournage du film Cléopâtre qu’Elisabeth Taylor révèle au public les réinterprétations réalistes et géométriques du symbole. En axant ses créations sur une distinctive abstraction, Bulgari prouve que « le langage de la beauté est universel ». Et c’est justement ce que l’on découvre au sein de ce récit visuel : de la chinoise Ziyi Zhang qui le porte en cou, en passant par l’Américaine Daniel Vreeland qui faisait de sa ceinture serpenti un collier, toutes les belles du monde posent en sa compagnie. Les 120 pages de photos enchantent et, démontrent une chose qui n’a pu échapper aux connaisseurs : Bulgari aimait la couleur et la juxtaposition des matériaux. Et, le fait qu’il soit parfaitement portable ne fait qu’ajouter un argument solide à sa désirabilité ! Au point qu’en feuilletant cette fable picturale, on aurait presque envie de les arracher du papier.
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