Il règne à Biarritz une atmosphère de délectation, de chic et de beauté paysagère — une atmosphère héritée de Belle Epoque !
Biarritz, La Belle Epoque
Si l’impératrice Eugénie découvrait Biarritz avant même de monter sur le trône de France, on lui doit d’avoir initié une vogue pour la ville qui jamais ne s’est démentie depuis.
« Biarritz la Reine des Plages et la Plage des Rois »
La vogue des bains de mer en provenance d’Angleterre a atteint les côtes Normandes au milieu du XIXème siècle. Mais à Biarritz, on se baigne en mer dès 1784. Et si Napoléon Ier s’y baigna en 1808, ceci semble figurer les liens étroits qui lieront Napoléon III et l’Impératrice Eugénie au destin de Biarritz.
Car voilà bien l’étincelle qui a fait de Biarritz un lieu si couru — l’Impératrice Eugénie. Celle par qui déjà la Haute Couture de Charles Frederick Worth a pu se mettre en place; celle qui, par son goût pour la nature a inspiré à Chaumet plus d’unes icônes… Cette même Eugénie a attiré vers Biarritz un intérêt bien particulier.
Eugénie de Guzmán n’est alors que la jeune comtesse de Teba lorsqu’elle fréquente Biarritz dans les années 1830, aux côtés de sa mère. La jeune femme aime alors le grand large et, fidèle à son adoration de la nature, Eugénie a trouvé à Biarritz quelque chose de différent.
En 1847, Prospère Mérimé écrivit ainsi à propos de la jeune femme et son adoration des bains de mer à Biarritz : « une Néréide des plus blanches dans la personne d’Eugénie qui embellit en ce moment le port de sa présence. »
Devenue Impératrice des Français en 1853, c’est elle qui attire Napoléon III à Biarritz. Charmé à son tour par cette ville bénie par une nature et un climat hors norme, Napoléon III et l’Impératrice Eugénie y fondent leur villégiature. En 1854 donc, Napoléon III fait bâtir pour son épouse une villa plantée sur un promontoire à une trentaine de mètres en retrait de la mer.
Cette villa ressemble à s’y méprendre à un palais. D’ailleurs, elle en portera le nom, dès 1893. Taillée dans le très chic style Louis XIII, en brique et pierre, cette bâtisse se nomme d’abord Villa Eugénie avant de prendre le nom d’’Hôtel du Palais’. Le lieu est connu de toute personne ayant séjourné à Biarritz. Pour les autres, il se raconte ici.
Cette Villa Eugénie devient donc la villégiature du couple impérial — tous les étés, les Napoléons séjournent à Biarritz. Il n’en faut pas plus pour attirer les têtes couronnées, venues de toute l’Europe. Et Biarritz de gagner son adage : « Biarritz la reine des plages et la plage des rois. »
L’Impératrice Eugénie, elle, concourt à poser les standards de la vie à Biarritz. Elle dispose d’une tente à rayures roses et blanches; organise des courses de nage… Mais surtout, l’Impératrice impose une vie de cour sans véritable étiquette. Réduite au minimum, sa suite vit à un rythme… Balnéaire.
Dans le même temps, en 1858, Napoléon a fait construire les Bains Napoléon — répondant à la nouvelle vogue pour les bains de mer qui, cette fois, touche une plus grande partie de la bonne société. Bains d’eau de mer ou d’eau douce, chaude ou froide… Détruits en 1898, ils n’en restent pas moins l’un des premiers soin thermal du genre.
En 1864 encore, Napoléon III envisage de creuser un port de refuge pour les pêcheurs dans le rocher de la vierge; alors nommé rocher du Cucurlong. Il le creuse et le relie à la ville par une passerelle typique d’un style bien connu du Second Empire, puisqu’elle est attribuée à l’architecte Gustave Eiffel.
Biarritz brille depuis d’une réputation mondaine — une destination iconique où souverains, aristocrates et riches industriels sont tous tombés sous le charme de cette ville d’avant-garde.
Biarritz, Une Beauté Qui Inspire
Il faut dire que la beauté de Biarritz inspire. Il y a d’abord ses plages, au nombre de 6, qui balaient de leur sable insolent sa côte Basque. Il y a ensuite l’air de Biarritz — un parfum boisé pur et énergique !
Spectaculaire, la nature à Biarritz l’est assurément. C’est d’ailleurs sans doute pour cela que les fameux “trains de plaisir” qui permettaient à la haute société Parisienne de gagner les lieux de villégiature y fit une halte — dès 1864.
A cela, c’est sans doute Victor Hugo qui résume le mieux la situation. En 1843, il découvre Biarritz, et tombe littéralement sous son charme. Mais, à défaut d’y voir un lieu propre à devenir iconique, il craint plutôt de le voir devenir populaire… Il écrit ainsi: « Je ne sache pas d’endroit plus charmant et plus magnifique que Biarritz. […] hameau de pêcheurs, pleins de mœurs antiques et naïves, assis au bord de l’océan ne devienne à la mode. Village à toits roux et à contrevents verts posé sur des croupes de gazon et de bruyère dont il suit les ondulations, ne soit pris du mauvais appétit de l’argent… »
Ses doutes sont fondés, mais il faut croire que Biarritz, comme l’île d’Yeu ou Noirmoutier, a su conserver tout de sa nature farouche et sublime !
Biarritz, La Mode Et Le Surf
Biarritz est à part comme destination iconique. Elle lie en effet à son destin impérial un goût pour la mode d’avant-garde, et la pratique sportive.
Biarritz Et La Mode
S’il nous fallait lier Biarritz et la mode, on remonterait évidemment à l’époque Napoléonienne. Car l’Impératrice Eugénie n’était pas seulement une amoureuse du grand air, et une nageuse hors pair. Elle est aussi celle par qui la Haute Couture s’est libérée de nombreux carcans. A commencer par celui qui voulait que les couturiers ne soient là que pour exécuter les commandes royales.
Eugénie donc a permis l’essor de figure comme Charles Frederick Worth, le père du système couture tel qu’on le pratique encore aujourd’hui. On retrouve tout naturellement nombre de grands noms de la couture et de la mode associés à la ville de Biarritz.
Etant la destination privilégiée des têtes couronnées et de l’aristocratie depuis si longtemps… Il est de bon d’y avoir sa boutique-atelier. Au coeur de la cité impériale donc, on retrouvait les ateliers de Worth, mais aussi Paquin et Poiret, Lanvin et Hermès.
Plus tard, c’est Coco Chanel qui ravivera l’attrait de Biarritz avec sa mode taillée pour les activités en plein air, dès 1915. La relation très particulière qui existe entre Chanel et Biarritz, se raconte plus amplement ici.
Si l’on retrouve autant de grands noms du luxe liés à Biarritz, c’est que la ville a toujours été un refuge. Ce fut vrai lors de la Première Guerre Mondiale. La vie mondaine internationale a trouvé à Biarritz le lieu enchanteur et hors du temps qu’il lui faut pour s’électriser en paix.
Et les couturiers furent à même de répondre aux exigences vestimentaires de ce nouveau mode de vie. A Biarritz, on vit de sport et de chic, de simple glamour. Un art de vivre gourmet et festif où le casino fait tourner les têtes en même temps que la roulette, dès 1929.
Ainsi les grands noms de l’art et de la mode entrent en écho avec les lieux iconiques de Biarritz. L‘hôtel Régina fut le lieu de villégiature de Jeanne Lanvin. Pablo Picasso aimait descendre à l’hôtel Miramar…
Après eux, les grands noms de ce monde jamais ne se sont détournés de Biarritz. Les grands noms de la mode non plus. Le Pays-Basque a su inspirer nombre de designer-couturiers. L’un d’eux a même réimaginé l’emblème de la région, le béret basque !
Lors même que John Galliano était à la tête de la création Dior, l’artiste a souvent cherché à mêler la grammaire couture de Monsieur aux emblèmes un brin plus folkloriques. Parmi eux, le béret basque. Apparu sur de nombreux défilés signés Galliano, il est aussi une icône réinterprétée à chaque saison par l’actuelle directrice artistique de la maison Dior, Maria Grazia Chuiri.
D’ailleurs, le Pays-Basque, Espagnol cette fois, a chéri l’imaginaire d’un autre grand couturier — celui de Cristóbal Balenciaga. On raconte que ce sont les côtes limées et affutées de la région qui lui ont inspiré cette couture tirée au cordeau !
Le monde a peut-être changé, mais Biarritz, elle, a su rester ouverte aux nouveautés. Sportives, notamment.
Le Surf A Biarritz
Comment Biarritz a-t-elle liée son destin au surf? C’est une double histoire. Celle qui lit un scénariste Américain, Ernest Hemingway à ceux que l’on surnomme désormais les ‘tontons du surf’.
1956. Le scénariste Peter Viertel accompagne son épouse Deborah Kerr sur le tournage du film Le Soleil se Lève Aussi. Le tournage a lieu à Biarritz et, Peter Viertel découvrant avec surprise le flux et la force des vagues de la plage de Biarritz, se fait livrer, par avion des Etats-Unis, quelques planches de surf.
Ce film est en fait tiré d’un livre. Celui d’Ernest Hemingway. Et l’écrivain a fait le déplacement. Scène ubuesque pour notre époque: Peter Viertel et Ernest Hemingway s’essayant au surf sur la plage de Biarritz.
Ce faisant, il initie quatre jeunes à ce sport encore peu connu en France. Quatre hommes qui installeront définitivement le lien entre le surf et Biarritz — Michel Barland, Jo Moraiz, Jacky Rott et Joël de Rosnay.
Le surf-club de Biarritz, le Waïkiki est ainsi créé dans la foulée, en septembre 1959, par Jo Moraïtz. Le 24 juillet 1960, on organise la première compétition internationale de surf — en septembre 1960, c’est la première édition des championnats de France… Dont Joël de Rosnay remportera le titre !
La vogue du surf en France est lancée, et c’est Biarritz qui lui sert de rampe de lancement.
Dès lors, les tontons surfers vont faire de Biarritz l’une des villes iconiques du sport — attirant à eux des néophytes pas si anonymes. Comme Catherine Deneuve qui, en septembre 1962, s’initiait au surf avec Joël de Rosnay.
Aujourd’hui, c’est au Surf Camp, l’école de surf de Biarritz, que l’on s’initie à la pratique d’un sport né aux confins du monde, il y a de cela des millénaires.
Et on le voit, si Biarritz est une ville à part dans l’histoire des stations balnéaires, c’est qu’elle sait comme nulle autre épouser les nouveautés… Surtout lorsqu’il s’agit de mode avant l’heure. Dans tous les sens que l’on donne à ce mot !
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