Alaïa Azzedine prouve que l’esthétique n’a pas de limites ; enfant de Tunis, c’est sur d’amicales et authentiques connaissances qu’il fonde sa maison dans les années 80. Son mystère, cette constante et sincère passion que dénotent ses créations ont, sans erreur, contribué à le rendre honoré du grand public.
Une créativité qui s’entrelace à un mystère ; une technique qui s’acquiert au fil du temps, Azzedine prend le large sans les normes. Comme Sonia Rykiel, il s’amuse de sa virtuosité technique, sculptant dans la maille stretch des robes sculpturales avant de se tourner vers le cuir ou l’agneau de Mongolie, pour des ourlets zigzag qui feront sa signature après la décennie 80. Et c’est pour un public sélectionné qu’il présente chaque “hors saison” un défilé au cœur de son Occident, la boutique de la Rue Moussy.
Après huit ans d’absence, s’est à nouveau ouvert son univers sobre où toute la pudeur du créateur se dévoile ; un savant mélange d’exercices de géométrie concordant à l’anatomie féminine. C’est alors un répertoire glamour aux notes sportives que sert Azzedine : robes fourreaux en maille stretch, manteaux d’écuyère à la taille marquée. De toute cette incontournable garde-robe, l’ADN Azzedine se cristallise dans la robe patineuse, avec sa cascade de volants et son buste appuyé, elle reste l’iconique, donnant à la femme allurée un mutin soupçon, elle est notamment vue sur Michelle Obama qui, à l’instar de la femme Alaïa, ne se fixe pas aux tendances.
Ainsi, Azzedine marie l’industrie Alaïa à la mode, sans jamais plagier ni délaisser la qualité. Des robes “seconde peau”, dont il crée le concept – “body-consciousness” ou “la prise de conscience de son corps” – retirent aux femmes le carcan de la taille 0. La femme est pour lui parfaite lorsqu’une allure, une finesse des gestes, du mouvement se créent dans la complexion du vêtement. Les femmes se pâment aux doigts de ce ” grand petit homme”, bien trop sensible pour les sentir entravées, bien trop sensible pour se voir adulé.
Laissez une réponse