Annick Goutal et l’Eau d’Hadrien

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La maison de haute parfumerie Annick Goutal, c’est d’abord l’histoire d’une femme inspirée, douée d’aptitudes olfactives bien singulières. Elle naît en 1945 à Aix-en-Provence, dans le sud de la France. Visionnaire et atypique, Annick Goutal, après avoir remporté à 16 ans le prix du conservatoire de piano de Versailles, tourne le dos à ce destin pour forger un parcours d’exception, fait de liberté, de rencontres, de voyages, et de succès dans le mannequinat. Mais c’est à Grasse que sa vie prend le ton qu’on lui connait : en rencontrant le parfumeur Henri Sorsana, de la maison Robertet, Annick se révèle à elle-même son don et sa vocation pour la création de parfums. En apprenant le métier, c’est tout le langage musical qu’elle redécouvre, transposé en olfaction. En 1980, elle ouvre sa toute première boutique ; une ancienne librairie rue de Bellechasse, dont elle prend soin de conserver l’atmosphère intime et raffinée. Déjà, sa première création enchante : Folavril, c’était le nom de sa boutique d’antiquité, hérité d’un roman de Boris Vian. Ses compositions adoptent les essences les plus rares et les plus nobles, comme la Rose de Damas, la Tubéreuse de Grasse, le Citron de Sicile ou l’Iris d’Italie. Un opéra olfactif qui puise sa poésie dans des parfums d’origine naturelle. Guidée par ses émotions, exigeante et généreuse, Annick Goutal s’éteint en 1999, laissant pour héritage une vingtaine de senteurs fascinantes, hors du temps, pensées pour procurer un intense moment de bonheur. Et aujourd’hui encore, son amour du parfum gouverne le travail de la maison qui, avec le plus grand soin et une précision extrême, note après note, concourt à l’accord parfait.
Un savoir-faire Haute Parfumerie qui, allié à un style rétro-chic, reflète l’univers authentique et intemporel de l’artiste. Dans un réel souci d’authenticité, la maison confie la confection des flacons, produits et emballages, au savoir-faire artisanal à la française, pour une esthétique originale comme une réminiscence de son enfance. Ainsi, les moindres finitions et décors sont, pour la plupart, faits à la main. Aujourd’hui, Camille sa fille, et Isabelle Doyen créent ensemble avec la même liberté totale de création.
En 2013, la maison reformule ses icônes, comme l’impeccable Eau d’Hadrien. Créée en 1981, l’eau unisexe exhale ici une fraîcheur ensoleillée plus lumineuse. La netteté vivifiante du Citron de Sicile sonne ainsi comme un doux murmure, lors même que les notes de fleur d’oranger se font plus sûres, pour un toucher plus soyeux. Sa bouteille, elle, a la même typographie épurée, le même univers graphique et absolument contemporain qu’à l’habitude. Mais cette-fois, le parfum s’accomplit autour d’un nouvel équilibre gracieux et aboutit… Requis pour les tenues du soir.

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