Ce créateur, natif de Tunis, se passionne à ses débuts pour la sculpture et s’y essaie durant sa formation à l’école des Beaux Arts de Tunis. À son arrivée à Paris, dans les années 1950, Alaïa, ayant déjà travaillé la couture, s’entoure d’un cercle restreint de clientes fidèles et fortunées, telles que Simone Zehrfuss et Louise de Vilmorin, auxquelles il dévoile ses dernières créations dans une chambre de bonne exiguë. Pour parfaire sa technique de modéliste, Azzedine Alaïa pénètre dans les ateliers de Guy Laroche et va tirer de cette expérience la maîtrise du textile qui manquait au savoir-faire du sculpteur qu’il est déjà. C’est, installé Rue de Bellechasse et sa société créée, qu’Alaïa commence son travail atemporel de sculpteur du corps des femmes et c’est dans les années 1970 qu’il confectionne sa première robe zippée en l’honneur de l’une des plus célèbres actrices Françaises : la grande Arletty.
L’inspiration de cette robe emblématique lui vient d’une des tenues que porte l’actrice dans l’Hôtel du Nord de Marcel Carné (1938). Interprétant Mme Raymonde, Arletty arbore une robe beige dont le zip parcourt son buste de biais et se referme sur sa poitrine. Alaïa capture cette idée et la rend immortelle dans une création qui résonne encore dans le monde de la mode. La robe Arletty, cette grande pièce de tissu enveloppe et épouse à merveille les courbes féminines. Ce travail à la frontière entre la sculpture, l’art et la mode tient grâce à ce trait métallique, serpentant autour du galbe d’un corps magnifié, et révèle une robe créée par amour pour la femme.
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