Selon l’historien du denim Daniel Friedmann, le 501 est une sorte de “seconde peau fraternelle”. Pourtant, quand le petit entrepreneur bavarois qu’est Levi Strauss débarque en 1853 dans un San Francisco sur-peuplé de mineurs en quête de l’or de la Sierra Nevada, il est loin de se douter que son denim accompagnera l’histoire de l’humanité et l’histoire de la mode.
Il a été pensé pour être un vêtement pratique, durable, résistant et confortable, à l’attention de ces nouveaux aventuriers des mines. D’instinct, Levi Strauss se dirigea vers des toiles destinées à la confection de tentes et de couvertures de wagons. Plus tard, c’est la solidité du tissu de coton à armure de serge, en provenance de Nîmes, qui mènera Strauss à penser le Denim, déjà teint d’un bleu de Gênes. Il se distingue alors un peu plus du vulgaire bleu de travail quand, en 1873, Levi Strauss complète sa création de quelques détails : deux poches arrières rivetées, et des surpiqûres faites de fil orange. En 1890, le mythique 501, le jeans 5 poches, est breveté.
Comme une évidence, le jeans s’impose auprès des paysans, des mineurs et des cheminots américains. Attribut du monde du travail, épithète de la jeunesse anticonformiste, le jeans est presque le reflet d’une âme. Après la guerre, alors qu’il est anormal de le voir porté en-dehors des usines, Marlon Brando et Elvis Presley, respectivement dans The Wild One et Jailhouse Rock, détournent ce vêtement, le brandissant comme l’accessoire d’une jeunesse refusant de se laisser enfermer dans les affres de leur société. En 1960, Marilyn Monroe le rend sexy ; James Dean, la Beat Generation, Joe Cocker, les Hippies, tous les microcosmes adaptent le Levi’s à leur sensibilité. Dès l’instant, le jeans se personnalise. Sa forme change ; les variations patte d’éléphant en soulignent l’adaptabilité. Brodé, tailladé, entaillé, rapiécé, clouté, ou même brossé, délavé, ou impeccablement repassé, il est finalement le vêtement le moins connoté. Andy Warhol l’avait adopté avec un blazer et une chemise à carreaux, fondant à partir du jeans 501 le « look Warhol ». Bien plus tard, c’est Steve Jobs qui l’associe à un col roulé noir.
Face aux jeans couture des années 1980, l’aspect authentique des Levi’s constitue l’expression anticonsumériste et antiluxe des individus en mal d’idéaux, les Rolling Stones en tête. Mais son ADN unisexe et démocratique bien américain amène les classes moyennes à s’en emparer. Le jeans s’associe néanmoins indirectement aux grandes luttes civiques et sociales, des premiers combats d’Harvey Milk pour les droits des homosexuels à la lutte contre l’Apartheid. C’est sans doute cela qui fascine et fait dire au Time Magazine qu’il est le vêtement du XXe siècle. Yves Saint Laurent, lui, l’admirait pour “sa modestie, sa simplicité et son sex-appeal“.
Et aujourd’hui, il n’a pas fini sa course. Slim, regular, flare, 7/8, bootcut, baggy, ou plus récemment boyfriend, le jeans reste la pièce atendancielle, universelle, qui de la rue aux soirées, des soirées à la rue, n’en fait jamais trop.
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