100 Ans, la Toile Iconique de Peter Doig

Accueil / Design & Art / 100 Ans, la Toile Iconique de Peter Doig
larger.jpg

Peter Doig est probablement l’antithèse des artistes contemporains. Loin de l’abstrait et ses milliards collectés, se différenciant d’un Jeff Koons ou encore d’un Damien Hirst, Peter Doig est ce peintre affectionnant tout particulièrement la peinture sur huile, la mémoire, l’imagination et la liberté… Souvent décrit comme un ‘traditionaliste radical’, l’homme peint à l’écart du monde, dans un studio où s’enchaîne les travaux en cours de réalisation… L’artiste est perfectionniste et, souvent, il avoue observer « une erreur, après une erreur, après une erreur » jusqu’à ce qu’un travail soit déclaré fini, une fois jugé sans le moindre défaut. Souvent, c’est l’environnement et l’histoire de la peintre qui l’inspirent – des paysages et des figures qui mêlent questionnements et diverses réalités.

La toile 100 Ans puise ainsi son thème dans l’observation de Covent Garden ; son inspiration elle est tirée des souvenirs d’enfance de Peter Doig. La dérive dans un espace infini, l’artiste en a fait son thème de prédilection. Ainsi, c’est bien souvent un canoë comme une barque de Charon naviguant sur le Styx, fleuve de la mémoire, qui incarne la traversée de ses souvenirs. Dans cette toile, l’artiste cherche à capturer la naissance de la modernité – inspirée par les Baigneuses à la Tortue de Matisse (1908) pour les strates bleues, il explore aussi et surtout la nostalgie des eaux troubles de la mémoire collective. Et, comme souvent c’est le cas, le peintre part de ce qu’il connait pour toucher à l’universel : la photographie d’un hôpital insulaire situé au large de Trinidad où l’artiste a passé son enfance, lui sert ici à à évoquer le symbolisme de L’Île des Morts, peinture du Suisse Arnold Böcklin.

Mais Peter Doig va plus loin en transposant sur sa toile sur une pochette de disque du groupe de rock des années 1970 The Allman Brothers Band dans une atmosphère proche de celle d’Edward Munch… Et ainsi il isola la figure du bassiste Berry Oakley dans un immense canoë ! Une humeur inquiétante et une toile qui semble entièrement aller à la dérive : Peter Doig semble conjurer la réalité physique par l’inclusion de références bien réelles mais fondues dans une scène élusive. Finalement, 100 Ans se veut une toile qui revisite l’histoire de la peinture, mais qui avant tout démontre l’impossibilité de s’ancrer dans une réalité, même si l’on détient la capacité de la dépeindre.

Tout comme l’oeuvre de Peter Doig ,Le Cyclop de Jean Tinguely au travers de multiples espaces permet de voyager  au cœur d’un cerveau humain, dans lequel se mélangent des souvenirs  (la reconstitution de la chambre de bonne où vécut Spoerri à son arrivée à Paris, en 1952) ou des bandes vidéo en hommage à mai 1968, des réflexions comiques (une pièce de théâtre mettant en scène la tragique rencontre d’un marteau et d’une bouteille emplie d’eau).

 

 

 

Laissez une réponse

Your email address will not be published.